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Guerre en Ukraine : du gaz de TotalEnergies aurait servi de carburant à des avions de guerre russes (Médias)

- Les escadrons de ces mêmes avions de guerre russes auraient commis des "crimes de guerre" dans le conflit en Ukraine, selon le journal Le Monde et l'ONG Global Witness.

Ümit Dönmez  | 24.08.2022 - Mıse À Jour : 24.08.2022
Guerre en Ukraine : du gaz de TotalEnergies aurait servi de carburant à des avions de guerre russes (Médias)

France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Du gaz produit par une coentreprise de TotalEnergies en Russie, aurait servi comme carburant à des avions de guerre russes engagés dans la guerre en Ukraine, selon une enquête menée par le journal « Le Monde » et l'ONG « Global Witness ».

Dans un article intitulé « Comment le gaz de TotalEnergies sert de carburant aux avions de combat russes en Ukraine » et paru ce mercredi, le quotidien français a dévoilé comment l'entreprise Terneftegaz, détenue à 49 % par TotalEnergies et à 51 % par la compagnie russe Novatek, continue d'exploiter des gisements de gaz, notamment à Termokarstovoïe, en Sibérie.

"Le géant pétrolier français exploite, avec son partenaire local Novatek, un gisement d’où sont extraits des condensats de gaz, un hydrocarbure liquide qui, une fois transformé en kérosène, sert à ravitailler des avions de combat russes engagés dans la guerre en Ukraine", indique Le Monde, se basant sur l'enquête de Global Witness.

Il précise que Terneftegaz a fourni de ce condensat de gaz à une raffinerie proche de Omsk (en Russie, au nord-est du Kazakhstan), qui l'a transformé en carburant, ensuite expédié pour alimenter les chasseurs russes au moins jusqu'en juillet de cette année.

Se basant sur des données de Refinitiv, une base de données financières, détenue par la Bourse de Londres, Global Witness et le Monde ont pu retracer la chaîne d’approvisionnement qui mène du gisement de gaz de Termokarstovoïe, en Sibérie, jusqu’à deux bases aériennes militaires (Morozovskaïa et Malchevo) abritant chacune un escadron d’avions de combat multirôle, lit-on dans l'article.

Les auteurs Emmanuel Grynszpan et Julien Bouissou précisent que ces escadrons sont accusés par Amnesty International et Human Rights Watch d'avoir commis des "crimes de guerre", plus particulièrement "d’avoir frappé la population civile ukrainienne, notamment le bombardement du Théâtre de Marioupol, qui aurait causé la mort d’environ 600 personnes, le 16 mars 2022".

L'article cite également la réaction du groupe français à ces accusations, rappelant qu'il a "publiquement condamné l’invasion russe en Ukraine (tout en omettant de traduire cette condamnation en langue russe sur son site Internet)".

Dans sa réponse, TotalEnergies minimise son rôle dans l’exploitation du condensat de gaz, déclarant qu'il "n'est pas opérateur des installations de Terneftegaz, qui sont opérées par du personnel de Novatek", et ajoutant qu’il "ne participe pas aux décisions de valorisation des condensats par Novatek" et n’a "pas de contrôle sur ses ventes".

Le journal questionne, ensuite, la capacité de l’actionnaire majoritaire Novatek à prendre seul toutes les décisions "avec 51 % des parts de la coentreprise", notant que TotalEnergie "reconnaît de facto être en mesure de bloquer certaines décisions".


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