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Guerre en Ukraine : après les déclarations de Macron, Poutine assure n’avoir "pas de limites non plus"

- Considérant qu’il y a « de la rancune » du côté d’Emmanuel Macron, le président russe a fait savoir que son pays irait au bout de ses ambitions et a notamment évoqué l’éventualité de recourir à l’arme nucléaire tout en tempérant cette idée.

Feiza Ben Mohamed  | 14.03.2024 - Mıse À Jour : 15.03.2024
Guerre en Ukraine : après les déclarations de Macron, Poutine assure n’avoir "pas de limites non plus"

France

AA / Nice / Feïza Ben Mohamed

La Russie ne se fixe « pas de limites non plus » dans le cadre de la guerre menée en Ukraine, a déclaré le président russe Vladimir Poutine dans une interview donnée à la télévision d’Etat.

En réaction au récentes déclarations de son homologue Emmanuel Macron, le dirigeant russe a estimé que l’attitude de la France était sans doute liée à « la rancune » du chef de l’Etat après sa perte d’influence en Afrique.

« Nous ne nous sommes pas imposées à l’Afrique. Nous n’avons pas évincé la France, le problème est autre. C’est ce fameux groupe Wagner. Il a d’abord réalisé un certain nombre de projets économiques en Syrie, puis s’est déplacé vers d’autres pays d’Afrique. Le ministère de la Défense l’a soutenu, mais uniquement parce qu’il s’agissait d’un groupe russe, rien de plus », a-t-il assuré.

Et de poursuivre: « Je ne comprends pas pourquoi on pourrait être fâchés contre nous si un Etat indépendant souhaite renforcer ses relations avec des partenaires en provenance d’autres pays, notamment de Russie ».

Vladimir Poutine a affirmé, à ce propos, que certains « dirigeants africains de certains pays ont passé des accords avec des opérateurs économiques russes » après n’avoir plus « voulu travailler dans certains domaines avec les Français ».

Considérant qu’il y a « de la rancune » du côté d’Emmanuel Macron, le président russe a fait savoir que son pays irait au bout de ses ambitions et a notamment évoqué l’éventualité de recourir à l’arme nucléaire tout en tempérant cette idée.

« Quant aux États qui déclarent qu’ils n’ont pas de lignes rouges par rapport à la Russie, ils doivent alors comprendre qu’en Russie, il n’y aura pas non plus de lignes rouges par rapport à ces États », a-t-il prévenu, affirmant que « l’envoi d’armes ne change rien ».

Dans une allusion aux dispositifs détenus notamment par les Etats-Unis, Poutine note que s’ils « développent leurs composants », cela « ne veut pas dire qu'ils veulent déclencher une guerre nucléaire » mais prévient que « s'ils le veulent » les russes sont « prêts ».

Ces déclarations interviennent alors qu’Emmanuel Macron avait créé la surprise, le 26 février dernier en annonçant, en marge de la conférence internationale sur le soutien à l’Ukraine, que l’envoi de militaires occidentaux ne pouvait « être exclu », invoquant une « ambiguïté stratégique ».

Le Parlement français a, par ailleurs, approuvé au Sénat et à l’Assemblée nationale, l’accord bilatéral de sécurité conclu entre la France et l’Ukraine pour une durée de 10 ans et qui accroît considérablement le soutien offert par Paris à Kiev.

Emmanuel Macron doit s’exprimer ce jeudi soir dans une interview à TF1 et France 2, pour expliciter la doctrine de la France en la matière.

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