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Grèce : La Commission européenne appelle à une enquête sur le scandale des logiciels espions

- Le Parlement européen prévoit de recevoir le témoignage d’un journaliste et du leader de l'opposition qui ont été mis sur écoute

Ekip  | 09.08.2022 - Mıse À Jour : 09.08.2022
Grèce : La Commission européenne appelle à une enquête sur le scandale des logiciels espions

Brussels Hoofdstedelijk Gewest

AA / Bruxelles / Agnes Szucs

La Commission européenne attend des autorités grecques qu'elles mènent une enquête "approfondie" sur les allégations liées à un scandale de logiciels espions, a déclaré, mardi, un responsable européen.

"Toute tentative des services de sécurité nationaux d'accéder illégalement aux données des citoyens, y compris des journalistes et des opposants politiques, si elle est confirmée, est inacceptable", a déclaré Anitta Hipper, porte-parole de la Commission européenne pour les affaires intérieures, lors de son point de presse quotidien.

Ces déclarations interviennent après que le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a admis, lundi, que le Service de renseignement de la Grèce (EYP) avait mis sur écoute le leader de l'opposition et ancien député européen Nikos Androulakis.

Selon l'organe exécutif de l'UE, il incombe aux États membres de contrôler leurs services de sécurité et d'examiner les violations des droits fondamentaux, notamment la liberté d'expression et la protection des données, a expliqué Anitta Hipper.

Et d’ajouter : "La Commission européenne attend des autorités du pays qu'elles procèdent à une enquête approfondie sur toutes ces allégations afin de rétablir la confiance des citoyens".


- Le Parlement européen appelle à l'action


La députée européenne Sophie in't Veld, rapporteur de la commission spéciale PEGA du Parlement européen chargée d'enquêter sur l'utilisation de logiciels espions par les États membres de l'UE, a également demandé aux agences européennes de lancer une enquête.

Selon l'élue néerlandaise, le Parquet de l'Union européenne et Europol, l'agence de coopération policière de l'UE, devraient enquêter sur le scandale des logiciels espions en Grèce.

Elle a rappelé, dans un tweet, que les institutions européennes - le Parlement européen et la Commission européenne - ont toutes deux été touchées par les scandales d'espionnage dans lesquels "les gouvernements de l'UE - qui sont également membres du Conseil européen (troisième institution clé de l'UE) - espionnaient les citoyens pour des raisons politiques."

Le journaliste grec Thanasis Koukakis, qui était également sous surveillance, témoignera devant la commission PEGA du Parlement européen dans le courant du mois, et Androulakis devrait également témoigner à une date ultérieure.


- Le scandale de la surveillance


Dans une allocution télévisée à la nation, Mitsotakis a reconnu que Nikos Androulakis, chef du parti socialiste PASOK, avait été mis sur écoute par les services de renseignement de l'État, mais a nié être au courant de cette surveillance.

"Bien que tout ait été fait légalement, l'EYP a sous-estimé la dimension politique de cette action. C'était correct dans la forme, mais inacceptable sur le plan politique", a affirmé Mitsotakis.

Cette annonce fait suite à la démission du chef de l'EYP, Panagiotis Kontoleon, et du secrétaire général du Premier ministre, Grigoris Dimitriadis, vendredi.

Le scandale a éclaté la semaine dernière lorsque Kontoleon a déclaré à une commission parlementaire que son agence avait espionné le journaliste Thanasis Koukakis.

L'enquête parlementaire a été lancée après que Nikos Androulakis s'est plaint au parquet d'une tentative de piratage de son téléphone portable avec le logiciel de localisation israélien Predator.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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