Politique, Monde

Groupe israélien de défense des droits : « Le maintien en détention des volontaires du Madleen est totalement illégal »

- Un tribunal israélien a permis aux autorités ‘de prolonger arbitrairement la détention’ jusqu'au 8 juillet, ‘sans autre contrôle judiciaire et en violation flagrante du droit international’, selon le groupe de défense des droits, Adalah

Betül Yılmaz  | 11.06.2025 - Mıse À Jour : 11.06.2025
Groupe israélien de défense des droits : « Le maintien en détention des volontaires du Madleen est totalement illégal »

Istanbul

AA / Istanbul / Betul Yilmaz

Huit activistes internationaux, membres de l'équipage du bateau de la Flottille de la Liberté, Madleen, sont maintenus en détention en Israël, a déclaré, mercredi, un groupe israélien de défense des droits.

« Le maintien en détention des volontaires du Madleen est totalement illégal », a déclaré le Centre juridique pour les droits de la minorité arabe en Israël, Adalah, dans un communiqué.

Et d'ajouter : « Ces bénévoles doivent être libérés immédiatement et ramenés en toute sécurité, soit à bord du Madleen pour reprendre leur mission humanitaire à Gaza, soit dans leur pays d'origine ».

Les 12 membres de l'équipage ont été séquestrés par la marine de guerre israélienne, tôt lundi, après que leur bateau humanitaire battant pavillon britannique a été arraisonné dans les eaux internationales.

Le Madleen avait pris la mer le 1er juin depuis le port de San Giovanni Li Cuti à Catane, en Sicile (Italie) et mis le cap vers la Bande de Gaza pour tenter de briser le blocus naval que Tel Aviv impose à l'enclave, où près de 55 000 personnes ont été tuées par la guerre génocidaire menée par Israël depuis octobre 2023.

Mardi, les autorités israéliennes ont expulsé quatre des membres de l’équipage, dont l'activiste suédoise pour le climat Greta Thunberg, vers leur pays d'origine, tandis que les huit autres, accusés d'être entrés illégalement en Israël, ont été maintenus en détention.

Et Adalah de préciser : « Ils n'ont ni cherché à entrer en Israël, ni eu l'intention de pénétrer dans les eaux territoriales israéliennes (…) Leur itinéraire prévu allait de la Sicile aux eaux internationales, puis directement dans les eaux territoriales de l'État de Palestine, internationalement reconnues, vers (les côtes de la Bande de) Gaza ».

Adalah a identifié les militants maintenus en détention par Israël comme étant Suayb Ordu de Türkiye, Mark van Rennes des Pays-Bas, Rima Hassan, Pascal Maurieras, Yanis Mhamdi, et Reva Viard de France, Thiago Avila du Brésil, et Yasemin Acar d'Allemagne.

Selon le groupe de défense des droits, le Tribunal israélien de révision des détentions a permis aux autorités « de prolonger arbitrairement la détention, potentiellement pour un mois, jusqu'au 8 juillet 2025, sans autre contrôle judiciaire et en violation flagrante du droit international ».

Alors qu'Israël continue, depuis le début du mois de mars, de fermer tous les points de passage vers la Bande de Gaza, empêchant ainsi l'acheminement de l'aide, les organisations humanitaires mettent aujourd'hui en garde contre le risque de famine qui menace les 2,4 millions d'habitants du territoire sous blocus.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans la Bande de Gaza.

Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de la guerre qu'il mène contre l'enclave palestinienne.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.