GRAPHIQUE - La violence des manifestations des gilets jaunes déborde hors de Paris
- Au cours des dernières semaines, les violences ont davantage été observées dans les villes telles que Toulouse, Rouen, Caen, Rennes et Lyon

Ile-de-France
AA - Paris - Ayse Betul Gedikoglu
Les manifestations des gilets jaunes qui ravagent la capitale française depuis plus de deux mois ont commencé à s'étaler vers le sud et l'ouest du pays au cours des dernières semaines.
Il s'agit de la plus grande crise à laquelle le Président de la République Française, Emmanuel Macron, a dû faire face depuis qu'il a pris ses fonctions présidentielles.
Malgré les efforts du Président français pour établir le dialogue en instaurant un grand débat national, les actions des gilets jaunes se sont élargis à l'ensemble du pays.
Au cours des premières semaines, les gilets jaunes se sont souciés de restreindre leurs manifestations à la capitale française afin de focaliser l'attention du pays et de l'opinion publique.
Alors que les partis politiques et les syndicats ont préféré mener leurs manifestations à la place de la République, de la Nation et de la Bastille, les gilets jaunes ont opté pour l'Avenue des Champs-Elysées, un des symboles de la capitale française.
Les images de violence ont marqué les manifestations à Paris. Des conflits ont éclaté de temps à autres entre les policiers et les manifestants. Par ailleurs, les participants ont attaqué les institutions publiques, ont pillé des boutiques et magasins, ont brûlé des véhicules et des containers. La police a sévèrement réagi à ces derniers.
Cependant, au cours des dernières semaines, dans certaines villes du sud et de l'ouest de la France comme Toulouse, Bordeaux, Rouen, Nantes et Évreux, il est question d'une mobilisation encore plus forte.
La participation des figures emblématiques des gilets jaunes, Maxime Nicolle, Priscillia Ludosky et Eric Douet, chaque semaine, à des manifestations dans des villes différentes de la France, est vue comme l'une des causes principales de la participation massive.
Lors des manifestations qui ont eu lieu à Bordeaux, la semaine dernière, avec la participation de plus de 5 mille personnes, des conflits ont éclaté entre la police et les participants.
Quelques 49 personnes ont été placées en garde à vue, dont Maxime Nicolle.
Le même jour, des milliers de personnes ont participé à la manifestation organisée à Toulouse. La police a usé de gaz lacrymogène contre les manifestants qui leur ont lancé des pierres. Par ailleurs, les manifestants ont brisé les vitres de plusieurs banques.
Des évènements similaires ont été observés à Évreux, une ville française peuplée d'environ 50 mille personnes. Les mobilisés ont incendié de nombreux véhicules et des affrontements ont été observés entre la police et les manifestants. Deux personnes ont été placées en garde à vue.
La participation aux manifestations à Lyon et à Marseille a augmenté par rapport à la semaine précédente, dépassant 2 mille manifestants.
Le 19 janvier, 10 mille personnes ont participé à la manifestation de Toulouse, 60 personnes ont été interceptées. À Paris, 7 mille personnes se sont mobilisées, dont 20 ont été placées en garde à vue.
Les violences ont davantage été observées dans les villes telles que Toulouse, Rouen, Caen, Rennes et Lyon.
Lors des manifestations organisées le 12 janvier dernier, la tension était plus élevée dans les villes de Nimes, Nantes, Rouen et surtout Toulouse et Bordeaux que Paris. À Bordeaux, 41 personnes ont été placées en garde à vue. La manifestation comptait une participation de 7 mille personnes. De même, à Toulouse, des violences ont éclaté. Dans les deux villes, la police a usé de gaz lacrymogène contre les manifestants. À Nantes, sept personnes ont été interceptées.
Lors des manifestations du 5 janvier, 4 600 personnes se sont mobilisées à Bordeaux contre 3 500 à Paris. À Toulouse, la participation s'élevait à 2 mille et à Rouen à 1 700 personne. À Rouen, des affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police, 4 personnes ont été placées en garde à vue.
À Nantes, la tension a grimpé de temps à autres entres la police et les manifestants. La police a eu recours au gaz lacrymogène. Les manifestants ont incendié les lieux. Une personne a été blessée. De même, à Bordeaux, de nombreux véhicules ont été incendiés.
Bordeaux, Sainte-Etienne, Nantes, Rennes et Toulouse font partie des villes qui ont été les plus affectées économiquement des manifestations des gilets jaunes.
Les commerçants ont subi de sérieuses pertes à cause des manifestations.
Le ministère de l'Economie a annoncé un soutien de 36 millions d'euros destinés à 4 577 sociétés de commerce ou d'artisanat ayant été touchés par le mouvement des gilets jaunes.