AA - Paris - Ayse Betul Akcesme

En France, la mobilisation des "gilets jaunes" contre la hausse du prix des carburants et la dégradation des conditions économiques, a provoqué les plus violentes manifestations des dernières années dans le pays.

Ce mouvement qui a commencé par une réaction à la hausse de la taxe sur les carburants a viré à l'émeute avec des demandes plus larges contre le gouvernement et le président français, Emmanuel Macron.

Les "gilets jaunes" qui ont lancé leur première manifestation le 17 novembre dernier affirment qu'ils ne cesseront pas jusqu'à ce que l'ensemble de leurs demandes soient satisfaites.

Michel Delpuech, Préfet de police, a estimé, dimanche, que la violence des manifestations n'avait jamais atteint ce niveau à Paris ces dernières années.

Le 1er décembre, les manifestations organisées autour du quartier des Champs-Élysées avec la participation de milliers de personnes ont crée le chaos à Paris. Des voitures et conteneurs ont été incendiés et des magasins et boutiques ont été pillés. La police a eu recours à la force et a fait usage de grenades de désencerclement.

Les manifestations soutenues par une grande majorité des Français ont négativement affecté la vie des Parisiens. À noter que de nombreux restaurants, cafés et magasins ont préféré baisser le rideau, environ vingt lignes de métro ont été suspendues et la circulation a été fermée dans plusieurs quartiers.

- Bilan des manifestations

Le 1er décembre, 136 milles personnes se sont mobilisées dans l'ensemble de la France. Quelques 263 personnes ont été blessées et 630 personnes, dont 378 à Paris, ont été placées en garde à vue.

Depuis le 17 novembre, trois personnes ont perdu la vie au cours des évènements, 1 043 personnes ont été blessés dont 222 membres des forces de l'ordre, 1 424 personnes ont été placées en garde à vue et 9 manifestants ont écopé de quatre mois d'emprisonnement chacun et été écroués.

Au cours des manifestations, des attaques racistes et islamophobes ont notamment été observées.

- Les effets sur l'économie du pays

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire a affirmé, lundi, que les manifestations et opérations de blocage ont un impact "sévère et continu" sur l’économie, notant que les pertes des entreprises de logistiques et de transport routier de marchandises (TRM) sont estimés à 400 millions d'euros.

"Il y a un coup d'arrêt sur les réservations pour les fêtes de fin d'année, qui reculent de 10 à 15% par rapport à l'an dernier", a-t-il relevé.

Le ministre a notamment indiqué que les chiffres d'affaires dans la restauration ont chuté jusqu'à 50% au cours de ces quinze derniers jours.

Les ventes de Renault et Peugeot ont aussi affiché une baisse à cause des évènements.

Enfin, les dégâts causés le 1er décembre aux alentours des Champs-Elysées à Paris ont été estimés aux alentours de 3 à 4 millions d’euros.

- Les manifestations passées

De manière traditionnelle, lorsque les Français pensent subir une injustice, ils préfèrent descendre dans les rues pour afficher leur position.

Deux ans auparavant, des manifestations avaient été organisées pour protester contre la Loi Travail. Selon les chiffres des syndicats, plus de deux millions de personnes avaient participé aux manifestations à travers tout le pays.

Durant ces manifestations, la police est intervenue et des affrontements ont éclaté entre les membres de la police et les manifestants. De nombreuses personnes ont été blessées et d'autres placées en garde à vue, mais le pays n'avait pas connu un tel "chaos".

De même, en 2010, des millions de personnes s'étaient encore une fois mobilisées contre la réforme des retraites mais à cette époque, le niveau de violence n'était pas comparable.