Geir Pedersen: le Comité constitutionnel syrien se réunira à Genève le 18 octobre
-Lors de l’intervention de l'envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie devant le Conseil de sécurité, alors que les Etats-Unis et la Russie ont salué la reprise des discussions sur la Constitution entre les parties syriennes.

New York
AA/New York
L’émissaire onusien pour la Syrie, Geir Pedersen, a fait savoir, devant le Conseil de sécurité, mardi, que les parties syriennes ont convenu de tenir une nouvelle réunion du Comité constitutionnel à Genève, à partir du 18 octobre prochain.
« Après huit mois de travail intensif avec les coprésidents du Comité constitutionnel (l'un représente l'opposition et l'autre, le régime), je tiens à vous informer que j'ai envoyé les invitations en vue du sixième round de discussions du Comité constitutionnel syrien », a déclaré Pedersen dans son intervention lors d'une session du Conseil.
Ledit Comité est composé de 150 membres : 50 représentants du régime, 50 choisis par l'opposition et 50 parmi les organisations de la société civile nommées par les Nations Unies. Cet organe planche sur l’élaboration d’une nouvelle mouture de la Constitution syrienne.
Et Geir Pedersen d’ajouter, « le Comité constitutionnel se tiendra à Genève, à partir du 18 octobre, et ses deux coprésidents devraient se réunir pour la première fois la veille (17 octobre) pour préparer la session ».
« L'accord entre les deux coprésidents repose sur trois piliers, à savoir : le respect des prérogatives et des règles de procédure, la présentation des textes sur les principes constitutionnels de base avant les réunions et la fixation de dates provisoires pour les futures réunions », a précisé l’émissaire onusien pour la Syrie.
Cinq rounds de discussions du Comité constitutionnel n'ont pas permis de réaliser des progrès à cause de la position du régime syrien qui refuse de prendre part aux travaux de l’élaboration d’une mouture de la Constitution.
Le responsable onusien a souligné la nécessité pour « le Comité constitutionnel de commencer à travailler sérieusement sur le processus de rédaction de la mouture et pas seulement de préparer un simple amendement de la Constitution ».
« Le peuple syrien a désespérément besoin d'un processus politique dirigé et contrôlé par les Syriens, ainsi que de l'attention permanente de la communauté internationale pour soutenir un effort plus large à même de consolider le calme dans ce pays, alléger ses souffrances et parvenir à restaurer la souveraineté, l'unité, l'indépendance et l'intégrité territoriale de la Syrie », a estimé Geir Pedersen.
Le responsable onusien a également appelé à la pleine mise en œuvre de la résolution 2254 du Conseil de sécurité, ajoutant que « le moment est venu de faire pression pour entamer un processus politique ».
La résolution 2254 datée du 18 décembre 2015, exige de toutes les parties syriennes qu’elles mettent immédiatement fin à toutes les attaques contre les populations ou les biens civils, et demande aux Nations Unies de réunir les deux parties (Gouvernement syrien et opposition) pour entamer des négociations officielles et organiser des élections sous la supervision des Nations Unies, dans le but de mener une transition politique.
Pedersen a souligné l’impératif de réaliser des progrès dans le dossier des détenus, des personnes enlevées et des disparues, auprès des parties concernées, affirmant que « si nous pouvons réaliser des progrès à cet effet, ce sera un signal envoyé à tous les Syriens que la paix est possible ».
Au cours de la session, Washington, par la voix de son ambassadeur adjoint auprès des Nations Unies, Richard Mills, s'est félicité de la prochaine réunion du Comité constitutionnel syrien, exhortant « le régime d’Al-Assad à cesser de perturber le processus et à y participer de manière significative ».
Dans son intervention lors de la session du Conseil de sécurité, le représentant permanent de la Fédération de Russie auprès des Nations Unies, Vassily Nebenzia, a déclaré, « Nous saluons et attendons la reprise du dialogue direct syrien à Genève (...) Il y a un besoin d’opérer des changements et des transformations spécifiques sur le terrain. »
En mars 2011, des manifestations populaires ont éclaté en Syrie pour réclamer la fin de plus de 49 ans de règne de la «famille Al-Assad» et l’alternance pacifique au pouvoir, mais le régime de Bachar Al-Assad a choisi l'option militaire contre les manifestants pacifiques, ce qui a entraîné le pays dans la spirale de la guerre.
*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail