Gaza sous blocus israélien : la pénurie de nourriture et de médicaments s’aggrave
- Rahaf Iyyad, une fillette palestinienne de 12 ans vivant à Gaza, lutte contre un affaiblissement physique dû à la malnutrition et contre des maladies encore non identifiées

Gazze
AA / Gaza
Depuis le 2 mars, Israël maintient fermés les points de passage frontaliers, empêchant l’entrée de denrées essentielles telles que les médicaments et les produits alimentaires. À Gaza, Rahaf Ayyad, atteinte d’une maladie inconnue et souffrant de malnutrition, ne peut pas être soignée.
Âgée de 12 ans, Rahaf vit dans le nord de la bande de Gaza. Elle avait attiré l’attention sur les réseaux sociaux en raison de sa transformation physique spectaculaire depuis le début des attaques. Dans une vidéo émouvante publiée en ligne, elle confiait en larmes : "Je veux redevenir comme avant, laisser pousser mes cheveux pour les coiffer, et pouvoir faire la prière debout".
Son état de faiblesse est tel qu’elle ne peut plus marcher sans l’aide de ses parents. Amaigrie au point que ses os sont visibles et ayant perdu ses cheveux, Rahaf a été conduite par ses parents à l’hôpital pédiatrique Rantisi de Gaza. Elle continue d’espérer un retour à la vie normale.
Mais dans un système de santé en ruine, il est impossible d’identifier sa maladie. Même en cas de diagnostic, l’absence d’infrastructures et les pénuries médicales rendent tout traitement pratiquement inenvisageable.
– Le blocus et les privations mettent sa vie en danger
Le docteur Ragheb Versh Aga, chef du service de gastroentérologie de l’hôpital Rantisi, a confirmé que les analyses révélaient une fuite de protéines dans les urines de Rahaf, ainsi qu’un état de malnutrition. Il a précisé que sa maladie existait déjà auparavant, mais qu’elle était passée inaperçue car l’enfant était mieux nourrie. "Avec le blocus, les symptômes sont apparus clairement. Si son état se détériore encore, elle risque une baisse sévère de son immunité, des infections aiguës, et cela peut la conduire à la mort", a-t-il averti.
Le médecin a appelé à l’ouverture urgente des frontières pour permettre l’entrée de matériel médical, de médicaments et d’aliments. "Sans équipements médicaux adéquats ni laboratoires, nous ne pouvons pas poser de diagnostic. Même avant la guerre, certains médicaments manquaient. Aujourd’hui, la situation est bien pire. Pour que cette enfant soit diagnostiquée et soignée, elle doit être évacuée hors de Gaza", a-t-il souligné.
– Une mère impuissante face à la détresse de sa fille
Shuruk Ayyad, la mère de Rahaf, a confié que sa fille souffrait de douleurs aux mains, aux pieds et aux os, de rétention d’eau, et que ses cheveux tombaient à cause du blocus. Elle a précisé que les anciennes analyses faites à l’hôpital El-Ehli Baptist n’étaient plus valides et qu’un nouvel examen était nécessaire. Mais les médecins lui ont dit : "Même si nous identifions la maladie, nous n’avons pas les médicaments pour la soigner".
"Je veux que les frontières soient ouvertes, que ma fille puisse sortir, recevoir un traitement et retrouver sa vie d’avant avec ses frères et sœurs", a-t-elle imploré.
"Nos enfants meurent sous nos yeux, et nous ne pouvons rien faire", a-t-elle conclu, bouleversée.
* Traduit du Turc par Adama Bamba