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Gaza: plus de 130 demandeurs d’aide tués, 1 000 blessés en deux semaines par Israël

– Le bureau des médias de Gaza accuse l’ONG américaine GHF d’être un « bras » de l’armée israélienne

Betül Yılmaz  | 09.06.2025 - Mıse À Jour : 09.06.2025
Gaza: plus de 130 demandeurs d’aide tués, 1 000 blessés en deux semaines par Israël

Istanbul

AA / Istanbul / Betul Yilmaz

Plus de 130 Palestiniens venus chercher de l’aide humanitaire ont été tués et 1 000 autres blessés par les tirs de l’armée israélienne dans la bande de Gaza assiégée au cours des deux dernières semaines, ont indiqué lundi les autorités locales.

Dans un communiqué, le bureau des médias du gouvernement de Gaza a accusé la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une organisation humanitaire américaine, d’être un bras de l’armée israélienne.

« Cette organisation n’est rien d’autre qu’une vitrine de propagande de l’armée d’occupation israélienne, dirigée par des officiers américains et israéliens et des recrues venues de l’extérieur de Gaza, avec un financement direct des États-Unis et une coordination opérationnelle avec l’armée israélienne », a-t-il déclaré.

« La GHF a été et continue d’être complice d’un crime organisé visant des civils sous couvert d’aide humanitaire. »

Le bureau des médias précise que plus de 130 Palestiniens ont été tués à des checkpoints israéliens alors qu’ils tentaient de rejoindre des points de distribution d’aide.

« Près de 1 000 autres civils ont été blessés, tandis que neuf Palestiniens restent portés disparus après avoir été attirés par cette organisation israélo-américaine vers des zones sous contrôle militaire de l’armée d’occupation. Il s’agit de crimes à part entière, punissables en vertu du droit international. »

Le bureau accuse également la GHF de ne pas respecter les normes internationales de l’aide humanitaire, notamment en matière de neutralité, d’indépendance et de principes humanitaires.

« Aucune institution ne peut se prétendre humanitaire tout en exécutant des plans militaires et en installant ses points de distribution dans des zones tampons surveillées par des chars de l’occupation. Elle devient alors un outil du génocide et un acteur complice du crime de génocide contre la population civile », conclut le communiqué.

Israël a mis en place un plan visant à établir quatre points de distribution d’aide dans le sud et le centre de Gaza, un dispositif que les médias israéliens présentent comme un moyen d’évacuer les Palestiniens du nord de l’enclave vers le sud.

D’après la radio de l’armée israélienne, ce plan de distribution aurait pour objectif de transformer le nord de Gaza en une zone « totalement vidée de ses habitants ».

Ce mécanisme a été rejeté par la communauté internationale et les Nations unies, qui y voient une tentative d’Israël de contourner les canaux humanitaires officiels gérés par l’ONU.

Depuis le 2 mars, Israël maintient la fermeture de tous les points de passage frontaliers, bloquant l’entrée de nourriture, de médicaments, de carburant et d’autres biens essentiels pour les 2,4 millions d’habitants de Gaza.

L’armée israélienne, sourde aux appels internationaux en faveur d’un cessez-le-feu, poursuit une offensive meurtrière contre Gaza depuis octobre 2023, ayant fait près de 55 000 morts, majoritairement des femmes et des enfants.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Israël est également visé par une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice, en raison des crimes commis contre les civils dans l’enclave.


* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba

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