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Gaza : Paris dénonce une situation humanitaire « abominable » et réaffirme son opposition aux annexions

– Le ministère des Affaires étrangères alerte sur les conditions de vie dans l’enclave palestinienne

Ümit Dönmez  | 28.05.2025 - Mıse À Jour : 28.05.2025
Gaza : Paris dénonce une situation humanitaire « abominable » et réaffirme son opposition aux annexions

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

La Diplomatie française se dit profondément préoccupée par la situation humanitaire dans la bande de Gaza, qu’elle qualifie d’« abominable », tout en condamnant fermement les menaces israéliennes d’annexion en Cisjordanie.

Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, s’est exprimé ce mercredi sur les récentes images relayées depuis Gaza. Lors de son point de presse hebdomadaire, Lemoine a dénoncé une situation humanitaire jugée catastrophique : « abominable », a-t-il déclaré.

Dans un contexte où plusieurs experts et médias, dont le journal israélien Haaretz, comparent les opérations humanitaires en cours à des campagnes de communication plus qu’à de réelles aides sur le terrain, Paris semble aligner sa lecture sur ces constats alarmants. Des critiques ont notamment visé l’initiative israélo-américaine de distribution d’aide, que certains qualifient de « fiasco » humanitaire.

Interrogé par ailleurs sur des menaces attribuées au premier ministre Benyamin Netanyahu en cas de reconnaissance de l’État palestinien par la France et le Royaume-Uni, Lemoine a réitéré la position officielle de la France : « On est fermement opposé à toute tentative d'annexion », a-t-il rappelé, ajoutant que cette opposition s’applique aussi bien à la Cisjordanie qu’à Gaza.

Le porte-parole a évité de commenter directement les propos attribués à Netanyahu, mais a tenu à réaffirmer l’engagement de Paris en faveur d’une solution politique fondée sur le droit international et la coexistence de deux États.

- Situation humanitaire à Gaza

Israël bloque depuis le 2 mars, l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations minimes de passage de l'aide humanitaire ont été accordées, mais celles-ci demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population gazaouie.

Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".

Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de près de 4000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 54 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023 suite à une attaque du Hamas. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.

Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.

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