
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés ce samedi à Paris pour le « génocide à Gaza », et pour exprimer leur soutien à la flottille humanitaire Sumud, en route vers l’enclave palestinienne sous blocus israélien.
Par voie d’un visuel diffusé en ligne, le collectif CAPJPO-EuroPalestine avait appelé à se mobiliser à partir de 14 h 30 à la Fontaine des Innocents. L’appel à manifester s’accompagnait du mot d’ordre : « Stop génocide ! Prenons exemple sur l’Italie ! », en référence aux mobilisations de masse récemment observées dans plusieurs villes italiennes en soutien au peuple palestinien.
Drapeaux palestiniens, fumigènes rouges et slogans dénonçant l’occupation israélienne ont marqué ce rassemblement. Les manifestants ont exprimé leur solidarité avec la population civile de Gaza, mais également avec les passagers de la flottille Sumud, partie pour tenter de briser symboliquement le blocus maritime imposé à l’enclave.
« Gaza est étranglée depuis des années, aujourd’hui elle est en train d’être écrasée sous les bombes », a déclaré une manifestante. Plusieurs participants ont salué le départ de la flottille comme un acte de "courage et de dignité", et appelé à un soutien accru de la société civile européenne.
Le bateau Sumud – dont le nom signifie « fermeté » en arabe – transporte notamment des activistes, des élus, des journalistes et des représentants d’ONG. Sa mission, déclarent les organisateurs, est « de porter un message de paix et de résistance face au silence des gouvernements occidentaux ».
Le cortège a défilé dans une atmosphère pacifique. Les forces de l’ordre ont encadré la manifestation sans intervention signalée.
Alors que les pertes humaines s'alourdissent à Gaza, ce nouveau rassemblement parisien s'inscrit dans un cycle ininterrompu de mobilisations pro-palestiniennes en France et en Europe. Il met en lumière une solidarité populaire persistante, en parallèle d’une impuissance diplomatique croissante à imposer un cessez-le-feu durable.
- Situation humanitaire à Gaza
Pour rappel, selon les autorités sanitaires de la bande de Gaza, en Palestine, plus de 65.500 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis le début du conflit en octobre 2023, suite à une attaque meurtrière attribuée au Hamas.
La majorité des victimes palestiniennes sont des enfants et des femmes, tandis que des centaines de civils ont été abattus dans des zones de distribution d’aide humanitaire ces derniers mois. Ces événements interviennent dans un contexte humanitaire dramatique à Gaza, alors que retentissent les appels internationaux pour un cessez-le-feu et une intensification du flot d’aide.
Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré en juillet que Gaza est confrontée à « une mort et une destruction sans précédent », que « la malnutrition est en forte hausse » alors que le système d'aide s'est effondré.
La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide et de permettre l’accès à l’aide humanitaire. La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, en juillet, les mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre, notamment d’avoir utilisé la famine comme méthode de guerre.