Gaza / le porte-parole de la Défense civile en grève de la faim : "Tant que je vivrai, je ne me tairai pas"
- "Ne laissez pas Gaza seule. Agissez, surtout ne restez pas silencieux ! Écrivez, témoignez, faites tout ce qui est en votre pouvoir", a déclaré Mahmoud Basal

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AA / Gaza
Protestant contre la fermeture des points de passage et la famine massive imposée à Gaza par Israël, Mahmoud Basal a affirmé qu’il poursuivrait sa grève de la faim « jusqu’à ce que les femmes et les enfants puissent manger », lançant un appel « à tous les hommes libres du monde : ne vous taisez pas, levez-vous, agissez ».
La colère contre le blocus systématique imposé par Israël à Gaza ne cesse de croître. Outre ceux qui tentent de briser le blocus par voie maritime, un nombre croissant de personnes entament une grève de la faim pour exprimer leur solidarité avec les habitants de Gaza, victimes de la faim.
Des journalistes de Gaza, des militants palestiniens de Cisjordanie occupée et des leaders arabes d’Israël ont déjà rejoint le mouvement, certains pour une durée déterminée, d’autres sans limite. Parmi eux figure Mahmoud Basal, porte-parole de la Défense civile de Gaza.
Basal, qui en est à son neuvième jour de grève, veut ainsi mettre en lumière les conséquences humanitaires de la famine imposée et alerter le monde sur la tragédie en cours.
Malgré la faim et l’épuisement, il poursuit ses fonctions : au centre opérationnel de Gaza, il coordonne les actions avec les institutions internationales et consigne, aux côtés des journalistes présents à l’hôpital Al-Ahli Baptist, le nombre des victimes.
- « À Gaza, il n’y a pas de nourriture, seulement des miettes »
Interrogé hier par un correspondant d’Anadolu, Mahmoud Basal a déclaré :
« Tant que les enfants de Gaza auront faim et que l’aide humanitaire, quand elle arrive, sera introduite de manière dégradante, je ne mangerai pas. Pour leur témoigner ma solidarité, je me nourris d’eau salée depuis huit jours. Parce qu’à Gaza, il n’y a pas de nourriture, seulement des miettes. »
Se disant presque incapable de tenir debout, il a ajouté :
« Tant que je vivrai, je ne me tairai pas. C’est pourquoi, depuis ce matin, je consacre mon énergie à transmettre aux médias les faits, les bilans et le nombre de victimes. »
- À Gaza, des mères ne donnent plus de lait, mais de l’eau à leurs enfants
Basal a souligné que la faim frappe désormais toutes les catégories de population : femmes, enfants, personnes âgées, malades.
« Les journalistes qui rapportent la faim sont eux-mêmes affamés, les médecins qui soignent les patients sont affamés, et les sauveteurs qui sortent les morts et les blessés des décombres sont eux aussi affamés. Toute la population de Gaza subit cette politique de famine imposée par Israël », a-t-il dénoncé.
S’adressant aux « personnes de conscience à travers le monde », Basal a lancé :
« Ne laissez pas Gaza seule, agissez, surtout ne restez pas silencieux ! Écrivez, témoignez, faites tout ce qui est en votre pouvoir. Ne tournez pas le dos aux enfants de Gaza. Ici, des mères ne peuvent donner à leurs enfants que de l’eau au lieu de lait ou d’aliments pour bébés. »
- Malgré la faim, il poursuit son devoir
Lors de l’entretien, Basal continuait son travail. Par téléphone, il a coordonné avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) l’envoi d’équipes de secours vers le quartier de Zeitoun, frappé par une attaque israélienne, afin de dégager des personnes coincées sous les décombres.
Il a également aidé à transférer des blessés vers l’hôpital Al-Ahli Baptist. En essuyant le sang du visage d’une fillette blessée, Basal a déclaré :
« L’attaque israélienne a fait de nombreuses victimes. Dix enfants blessés ont été amenés à l’hôpital. La situation est catastrophique. »
* Traduit du Turc par Adama Bamba
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