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Gaza : La Russie craint un « verdict final » menaçant l'autodétermination palestinienne

- « Nous espérons que cette décision ne deviendra pas une façade pour des expériences incontrôlées sur le territoire palestinien occupé », déclare la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe

Elena Teslova  | 28.11.2025 - Mıse À Jour : 28.11.2025
Gaza : La Russie craint un « verdict final » menaçant l'autodétermination palestinienne

Moscow City

AA / Moscou / Elena Teslova

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a exprimé jeudi sa crainte que le plan de paix pour Gaza, soutenu par les États-Unis et promu par le président Donald Trump, ne cache des « expériences » incontrôlées sur le territoire occupé.

Commentant le récent vote sur le plan de Trump au Conseil de sécurité de l'ONU, Zakharova a noté que le document avait été adopté avec 13 voix pour, tandis que la Russie et la Chine s'étaient abstenues.

« Nous espérons que cette décision ne deviendra pas une façade pour des expériences incontrôlées sur le territoire palestinien occupé, se transformant en un verdict final sur les droits légitimes des Palestiniens à l'autodétermination, les espoirs d'Israël en matière de sécurité et la coexistence pacifique dans la région », a-t-elle déclaré.

Le cœur du document concerne la création d'un « Conseil de paix » chargé de gérer Gaza, qui serait présidé par Trump et pourrait inclure d'autres « leaders mondiaux faisant autorité et respectés », selon ses propres termes.

Ce conseil serait habilité à déployer une force internationale de stabilisation qui opérerait en étroite consultation et coopération avec Israël et l'Égypte. Son mandat comprendrait des fonctions de maintien de la paix telles que la démilitarisation de l'enclave et le désarmement du groupe palestinien Hamas et d'autres groupes armés.

Zakharova a souligné que le plan ne prévoit pas la participation de l'Administration nationale palestinienne à la gouvernance du secteur ni à la détermination de l'avenir des Palestiniens sur la base de la formule des deux États.

« Les obligations d'Israël en tant que puissance occupante, notamment le refus d'annexer les terres palestiniennes et le retrait de ses forces, ne sont pas fixées », a-t-elle noté.

Elle a en outre souligné que le Conseil de sécurité des Nations unies et le Secrétariat des Nations unies sont totalement exclus de la supervision des nouvelles structures ou des modalités pratiques de déploiement du contingent international, ce qui contredit « l'esprit d'un véritable rétablissement de la paix » et va à l'encontre des décisions juridiques internationales reconnues.

Zakharova a déclaré que la décision de la Russie de s'abstenir tenait compte des positions des dirigeants palestiniens et des pays arabes et musulmans intéressés qui soutiennent le document, ainsi que de la volonté d'éviter une nouvelle flambée de violence à Gaza.

« Je tiens à rappeler que la guerre et les souffrances de la population civile dans l'enclave auraient pu être arrêtées depuis longtemps si Washington n'avait pas systématiquement opposé son veto à six reprises au cours des deux dernières années aux projets de résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat », a-t-elle ajouté.

- Le déploiement d'une force multinationale et la gestion conditionnelle de Gaza

Washington a soumis le projet d'une résolution prévoyant le déploiement d'une force multinationale à Gaza, compte tenu de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, en vigueur depuis le 10 octobre.

Le texte de la résolution précise qu’ « une fois que l’Autorité palestinienne aura scrupuleusement exécuté son programme de réformes et que la reconstruction de Gaza aura progressé, les conditions seront alors « peut-être » réunies pour que s’ouvre un chemin crédible vers l’autodétermination palestinienne et la création d’un État palestinien, précise le communiqué de l'ONU. »

- Le partenariat stratégique entre Moscou et Téhéran

Passant à d'autres questions régionales, Zakharova a évoqué l'aide militaire potentielle à l'Iran, déclarant que toute question de ce type en cas d'attaque par les États-Unis ou leurs alliés est régie par les dispositions de l'accord de partenariat stratégique global entre Moscou et Téhéran.

« Entre autres choses, cet accord prévoit le développement d'une coopération militaire et technico-militaire dans un large éventail de domaines », a-t-elle déclaré.

Interrogée sur les informations parues dans les médias selon lesquelles certains citoyens irakiens combattraient en Ukraine, Zakharova a répondu que tous ces détails relevaient de la compétence du ministère russe de la Défense.

« Nous allons donc transmettre votre demande à nos collègues et vous mettre en relation avec eux », a-t-elle ajouté.

* Traduit de l'anglais par Mariem Njeh


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