Gaza: La France appelle Israël à lever tous les blocages pour permettre l’afflux de l'aide humanitaire
- Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, s’exprimait lors d’un débat public tenu au Conseil de sécurité de l’Onu sur la Palestine

New York
AA / Tunis / Majdi Ismail
La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a appelé Israël à lever tous les blocages pour permettre l’afflux de l'aide humanitaire vers la bande de Gaza, dévastée par plus de 15 mois de guerre génocidaire israélienne.
Jean-Noël Barrot, s’exprimait mardi 29 avril lors d’un débat public tenu au Conseil de sécurité de l’Onu sur la Palestine.
“À l’heure où nous parlons, Gaza est dévastée par la guerre, le Liban s’en relève à peine, la Syrie s’engage dans une transition fragile et incertaine, l’Iran poursuit sa dangereuse course vers l’armement nucléaire. Cette spirale de déstabilisation ne doit pas nous entraîner vers l’irréparable”, a déclaré le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la France, pays qui assure la présidence du Conseil de sécurité.
Jean-Noël Barrot s’est longuement attardé sur la situation dans l’enclave palestinienne de Gaza où la rupture du cessez-le-feu et la reprise des frappes israéliennes “doivent nous alarmer”.
Le chef de la diplomatie française a jugé urgent que “les négociations reprennent et aboutissent à un cessez-le-feu durable” qui, a-t-il ajouté, “doit permettre la libération inconditionnelle et sans plus de délais de tous les otages détenus arbitrairement par le Hamas, et permettre de faire entrer massivement l’aide humanitaire à Gaza.”
Le responsable en chef du Quai d’Orsay s’est inquiété de voir la solution des deux États ‘’remise en cause par l’aggravation de la colonisation en Cisjordanie, par les violences de colons extrémistes, par la volonté d’affaiblir l’Autorité palestinienne et par les discours évoquant une annexion et des déplacements forcés de population’’. ‘’Face aux faits accomplis sur le terrain, la perspective d’un État palestinien doit être protégée’’, a-t-il insisté.
Il a rappelé en ce sens que la France organisera aux côtés de l’Arabie saoudite, à New York, au mois de juin, une conférence internationale pour la mise en œuvre de la solution des deux États.
‘’Notre objectif est clair’’, a-t-il dit : ‘’faire progresser parallèlement la reconnaissance de la Palestine et la normalisation des relations avec Israël’’. Et d’ajouter : ‘’C’est ainsi que nous parviendrons à garantir la sécurité d’Israël et son intégration régionale, tout en répondant à l’aspiration légitime des Palestiniens à disposer d’un État’’.
‘’Cette feuille de route pour la mise en œuvre effective de la solution des deux États passe aussi par le désarmement du Hamas, la définition d’une gouvernance crédible dont il sera exclu, et la réforme de l’Autorité palestinienne’’, a-t-il détaillé.
L’une des priorités de la France est d’aider les territoires martyrisés par les conflits à se relever, a expliqué Jean-Noël Barrot.
Il a indiqué à cet effet, que la France a organisé la Conférence internationale de soutien à la population et à la souveraineté du Liban, qui s'est tenue à Paris le 24 octobre 2024 et avait permis de recueillir plus d'un milliard de dollars. Cette aide avait été destinée à la population et aux forces de sécurité libanaises.
Et d’ajouter : ‘’les nouvelles autorités ont engagé des efforts de réformes et de reconstruction que nous souhaitons.Le moment venu nous accueillerons à Paris une Conférence internationale de soutien au redressement économique du Liban’’.
‘’Le Liban doit recouvrir sa souveraineté, toute sa souveraineté’’, a insisté le numéro 1 du Quai d’Orsay qui a appelé les forces israéliennes encore présentes à se retirer de l'entièreté du territoire libanais pour que les forces armées libanaises puissent s’y redéployer.
‘’C’est à elles d'assurer la sécurité et la souveraineté de l'État, aidées par la FINUL et par le mécanisme de supervision auquel la France participe aux côtés des États-Unis’’, fait observer le haut responsable français.
Au sujet de la Syrie, Jean-Noël Barrot a indiqué ce que pays est engagé dans ‘’un processus de transition historique’’.
‘’La France est prête à y apporter son soutien. Avec ses partenaires européens, elle a initié de premières levées de sanctions sous conditions, le processus de transition doit en effet respecter et protéger les droits de toutes les Syriennes et de tous les Syriens, quelle que soit leur appartenance ethnique, religieuse, ou de genre’’, a souligné le chef de la diplomatie française.
Selon le ministre français, Damas ‘’doit aussi garantir la poursuite d'une lutte efficace et déterminée contre le terrorisme.’’
‘’Les crimes atroces commis par le régime de Bachar al-Assad, ne doivent pas être oubliés. L'ONU a un rôle important à jouer contre l'impunité et pour la reconstruction de la Syrie’’, a-t-il soutenu.
Concernant le dossier nucléaire iranien, le ministre français a déclaré que Paris ne ménage pas ses efforts ‘’pour trouver une solution diplomatique au défi lancé par la fuite en avant du programme nucléaire’’ de Téhéran.
‘’Face aux ingérences déstabilisatrices, nous devons continuer à œuvrer pour le renforcement de la souveraineté des États de la région’’, a-t-il dit.