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Gaza : Guterres fustige le veto américain sur un cessez-le-feu immédiat et l'accès de l'aide humanitaire

- « Il est clair que nous ne pourrons soutenir efficacement la population de Gaza que s'il y a un cessez-le-feu permanent », a déclaré le Secrétaire général de l'ONU

Merve Gül Aydoğan Ağlarcı  | 05.06.2025 - Mıse À Jour : 06.06.2025
Gaza : Guterres fustige le veto américain sur un cessez-le-feu immédiat et l'accès de l'aide humanitaire

Ontario

AA / Hamilton, Canada / Merve Aydogan

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé sa déception, jeudi, concernant le veto américain à un projet de résolution du Conseil de sécurité qui appelait à un « cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent » dans la Bande de Gaza.

« Nous avons vu, lors du précédent cessez-le-feu, comment il a été possible de mobiliser une aide humanitaire massive pour la population de Gaza », a déclaré Guterres lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York, appelant à ce que cela « se reproduise », mais de manière permanente.

En réponse à la question de savoir ce que l'ONU pourrait faire de plus, Guterres a déclaré : « Il est clair que nous ne pouvons soutenir efficacement la population de Gaza que s'il y a un cessez-le-feu permanent, s'il y a libération inconditionnelle et immédiate de tous les otages, et s'il y a un accès illimité à l'aide humanitaire.»

« Nous sommes toujours déçus lorsque le cessez-le-feu ne se matérialise pas, que les otages ne sont pas libérés et que l'aide humanitaire n'est pas distribuée ou l'est d'une manière qui met en danger la vie de tant de Palestiniens », a-t-il déclaré.

Ces déclarations font suite à celles qu'il a faites au sujet des membres du personnel de l'ONU décédés, qu'il a décrits comme des personnes qui « cherchent à faire la différence ».

« Lorsqu'un conflit éclate, ils œuvrent pour la paix. Lorsque la violence et les catastrophes frappent, ils apportent une aide vitale. Lorsque les droits sont violés, ils s'expriment », a-t-il déclaré, estimant que travailler avec le personnel de l'ONU était « l'honneur d'une vie ».

Il a souligné que les Nations unies « n'accepteront pas que leur personnel soit tué. Nous n'accepterons pas que le meurtre d'humanitaires, de journalistes, de personnel médical ou de civils devienne la nouvelle norme, où que ce soit et quelles que soient les circonstances.»

« Il ne doit pas y avoir de place pour l'impunité », a-t-il souligné.

Interrogé sur la question de l'impunité et sur la nécessité pour Israël de rendre davantage de comptes, Guterres a déclaré : « Malheureusement, l'impunité règne aujourd'hui partout dans le monde.»

Affirmant que « l'impunité est totale », le Secrétaire général de l'ONU a souligné que « le fait que les divisions géopolitiques maintiennent le Conseil de sécurité paralysé dans des situations comme celles-ci, fait que l'impunité persiste avec une énorme frustration pour tous ceux qui croient au droit international ».

Concernant la prochaine conférence de l'ONU à New York, qui sera coprésidée par la France et l'Arabie saoudite, pour discuter des perspectives d'une solution à deux États pour Israël et la Palestine, Guterres a déclaré : « Mon message aux dirigeants mondiaux et aux délégations est qu'il est absolument essentiel de maintenir vivante la perspective d'une solution à deux États, compte tenu de toutes les horreurs dont nous sommes témoins à Gaza et en Cisjordanie.»

À ceux qui ne tiennent pas compte de la solution à deux États, Guterres a demandé : « Quelle est l'alternative ? Est-ce la solution d'un seul État dans laquelle soit les Palestiniens sont expulsés, soit les Palestiniens sont forcés de vivre sur leur terre sans aucun droit ?»

« Ce serait totalement inacceptable », a-t-il insisté.

L'armée israélienne a repris ses attaques contre l'enclave palestinienne le 18 mars et a depuis tué 4 402 personnes et en a blessé près de 13 490 autres, rompant ainsi un accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers entré en vigueur en janvier.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans la Bande de Gaza.

Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ), en raison de la guerre qu'il mène contre la population civile de l'enclave palestinienne.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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