Gaza devient un endroit « où l’enfance ne peut pas survivre », alerte une responsable de l'UNICEF
- « Le coût de l’inaction se mesurera au nombre d’enfants enterrés sous les décombres, ravagés par la faim et réduits au silence avant même d’avoir eu la chance de parler. », a déclaré Tess Ingram, un responsable de l’UNICEF

Ontario
AA / Hamilton, Canada / Merve Aydogan
La ville de Gaza, dernier refuge pour les familles du nord de la bande de Gaza, est en train de devenir un lieu « où l’enfance ne peut pas survivre », a averti jeudi une haute responsable de l’UNICEF.
« C’est une ville de peur, de fuite et de funérailles », a déclaré Tess Ingram, responsable de la communication de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, lors d’une conférence de presse virtuelle depuis la bande de Gaza.
« L’impensable n’est pas à venir, il est déjà là », a-t-elle insisté, en soulignant que « l’escalade est en cours ».
Ingram a décrit des scènes dramatiques de familles contraintes de fuir à plusieurs reprises. « J’ai rencontré des enfants séparés de leurs parents dans le chaos. Des mères dont les enfants sont morts de faim. D’autres qui craignent que leurs enfants soient les prochains. J’ai parlé à des enfants hospitalisés, leurs petits corps déchirés par des éclats d’obus », a-t-elle témoigné.
Elle a averti que l’effondrement des infrastructures vitales pousse les enfants de Gaza « à lutter pour leur survie ».
Elle a précisé que seuls 44 des 92 centres de traitement nutritionnel de l’UNICEF restent opérationnels, privant des milliers d’enfants malnutris d’un soutien vital.
« Voilà à quoi ressemble la famine dans une zone de guerre, et c’était ainsi partout où je regardais à Gaza », a-t-elle affirmé.
L’UNICEF dit avoir fourni, au cours des deux dernières semaines, des aliments thérapeutiques à plus de 3 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë. Mais ces efforts « restent très en deçà des besoins », a reconnu Ingram.
« Notre équipe fait tout son possible pour aider les enfants. Mais nous pourrions faire bien plus si nos opérations sur le terrain étaient menées à grande échelle et correctement financées », a-t-elle ajouté, rappelant que le plan de réponse humanitaire de l’UNICEF pour Gaza nécessite 716 millions de dollars en 2025, mais n’est financé qu’à 39 %, et seulement à 17 % pour la nutrition.
Elle a souligné que « la souffrance des enfants dans la bande de Gaza n’a rien d’accidentel », mais qu’elle est « le résultat direct de décisions qui ont fait de la ville de Gaza, et de l’ensemble de la bande, un endroit où la vie des habitants est visée de toutes parts, chaque jour ».
Réitérant l’appel de l’UNICEF à Israël à revoir ses règles d’engagement pour garantir la protection des enfants en vertu du droit international humanitaire, Ingram a exhorté la communauté internationale « à faire usage de son influence pour y mettre un terme ».
« Si ce n’est pas maintenant, ça sera quand ? » a-t-elle lancé, avant de conclure : « Le coût de l’inaction se mesurera au nombre d’enfants enterrés sous les décombres, ravagés par la faim et réduits au silence avant même d’avoir eu la chance de parler. »
* traduit de l'anglais par Ayse Betul Akcesme
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