Gaza : Décès de 5 patients de l'hôpital Nasser suite à une coupure d'électricité due à un raid israélien
- Les forces israéliennes ont pris d'assaut l'hôpital de Khan Younes après l'avoir assiégé pendant des semaines

Istanbul
AA / Istanbul / Ikram Kouachi
Au moins cinq patients sont morts à l'hôpital Nasser dans la ville de Khan Younes, dans le sud de la Bande de Gaza, en raison d'une coupure d'électricité consécutive à un raid de l'armée israélienne sur l'établissement, a indiqué, vendredi, le ministère de la Santé de l'enclave.
"Un cinquième patient du complexe médical Nasser est décédé à la suite de l'arrêt des générateurs électriques et de l'arrêt des machines à oxygène à l'aube de ce vendredi", a déclaré le ministère dans un communiqué.
Il avait auparavant indiqué que quatre patients étaient décédés en soins intensifs à la suite de "la panne d'électricité et de l'arrêt des machines à oxygène dans le complexe médical Nasser".
Il a ajouté que "deux femmes ont accouché dans des conditions abominables et inhumaines à l'hôpital, dépourvu d'électricité, d'eau, de nourriture et de chauffage".
Le ministère avait précédemment averti que "les générateurs électriques s'étaient arrêtés et que le courant avait été complètement coupé" dans le centre médical, ajoutant qu'il "craignait la mort de six patients en soins intensifs et de trois dans le service de maternité".
Il a tenu "l'occupation israélienne pour responsable de la vie des patients et du personnel, étant donné que le complexe est désormais sous son contrôle total".
Il a également appelé "toutes les institutions internationales à intervenir pour sauver les patients et le personnel avant qu'il ne soit trop tard".
Depuis l'incursion transfrontalière du Hamas, qui, selon Tel-Aviv, aurait fait quelque 1 200 morts côté israélien, Israël mène une offensive meurtrière contre la Bande de Gaza, qui a fait 28 775 morts et 68 552 blessés côté palestinien.
La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de l'enclave à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de pénurie aiguë de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures ont été endommagées ou détruites, d'après les Nations unies.
En réponse à un recours pour génocide introduit contre Israël par l’Afrique du Sud, en décembre 2023, en vertu de la Convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu, le mois dernier, un arrêt indiquant des mesures conservatoires et enjoignant à Israël de cesser ses exactions, mais la plupart des observateurs internationaux estiment que cet arrêt n'a pas été respecté.
L’article 94 de la Charte des Nations Unies dispose que, si une partie à un litige ne satisfait pas aux obligations qui lui incombent en vertu d'un arrêt rendu par la Cour, l'autre partie peut recourir au Conseil de sécurité et celui-ci, s'il le juge nécessaire, peut faire des recommandations ou décider des mesures à prendre pour faire exécuter l'arrêt.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj