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Gaza : 34 anciens ambassadeurs exhortent la France à reprendre l’initiative au Moyen-Orient

- Dans une tribune publiée par Le Monde, les signataires estiment que la France a exprimé « bien trop tard » ses préoccupations sur l’augmentation du nombre de victimes civiles palestiniennes.

Ümit Dönmez  | 12.08.2025 - Mıse À Jour : 12.08.2025
Gaza : 34 anciens ambassadeurs exhortent la France à reprendre l’initiative au Moyen-Orient

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez


Trente-quatre anciens ambassadeurs français ont appelé, mardi, Paris à reprendre un rôle moteur dans la recherche d’une solution au conflit israélo-palestinien, déplorant un manque de fermeté face aux actions d’Israël à Gaza et un « affaiblissement » de la diplomatie française, a rapporté Le Monde.

Dans une tribune publiée par le quotidien, les signataires estiment que la France a exprimé « bien trop tard » ses préoccupations sur l’augmentation du nombre de victimes civiles palestiniennes. Ils dénoncent l’« hésitation » de Paris à condamner les abus, motivée selon eux par la volonté de rester un interlocuteur pour Israël et les États-Unis, « malgré le peu de considération » affiché par leurs dirigeants, allant jusqu’à « des insultes ou des accusations d’antisémitisme ».

- Reconnaissance jugée « insuffisante »

Les diplomates saluent la décision du président Emmanuel Macron de reconnaître l’État palestinien, mais la jugent « insuffisante » face au « mépris du droit international » constaté.

Ils rappellent que la position « légaliste » de la France sur l’Irak en 2003 et sur l’Ukraine n’a pas été appliquée au Moyen-Orient, ce qui alimente les accusations de « double standard ».

- Mesures préconisées

Parmi leurs recommandations figurent un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages ; l’arrêt de la colonisation ; l’acheminement urgent d’aide humanitaire à Gaza via l’UNRWA ; la suspension de l’accord d’association UE-Israël et des livraisons d’armes ; l’accès des médias internationaux à Gaza ; l’interdiction d’entrée en France pour Benyamin Netanyahu et tout responsable israélien impliqué dans des crimes ; l’accueil de victimes gazaouies ; des poursuites contre les ressortissants français impliqués dans des exactions ; l’abandon des poursuites visant les critiques de la politique israélienne ne relevant ni du terrorisme ni de l’antisémitisme.

- Situation humanitaire à Gaza

Selon les autorités sanitaires de Gaza, plus de 61 000 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis le début du conflit en octobre 2023, dont la majorité sont des enfants et des femmes, tandis que des centaines de civils ont été abattus dans des zones de distribution d’aide humanitaire ces derniers mois. Ces événements interviennent dans un contexte humanitaire dramatique à Gaza, au moment où retentissent les appels internationaux pour un cessez-le-feu et une intensification du flot d’aide.

Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré le mois dernier que Gaza est confrontée à « une mort et une destruction sans précédent », que « la malnutrition est en forte hausse » alors que le système d'aide est sur le point de s'effondrer.

La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide et de permettre l’accès à l’aide humanitaire. La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, en juillet, les mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre, notamment d’avoir utilisé la famine comme méthode de guerre.


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