AA / Ankara / Ikram Kouachi

Au moins 30 Palestiniens ont été tués et plus de 150 autres blessés, dimanche, après que les forces israéliennes ont ouvert le feu sur des civils cherchant de l'aide à Al-Mawassi, à l'ouest de Rafah dans le sud de Gaza, ont indiqué des sources médicales à Anadolu.

Selon des témoins oculaires, de grandes foules s'étaient rassemblées tôt le matin au centre de distribution de l'aide de la "Gaza Humanitarian Foundation", une organisation américaine soutenue par Israël.

Alors que les gens s'approchaient du site, des véhicules militaires israéliens ont ouvert le feu et des drones ont largué des explosifs, faisant de nombreuses victimes, ont-ils ajouté.

Des sources médicales ont confirmé que les corps d'au moins 30 personnes et des dizaines de blessés ont été transportés au complexe médical Nasser à Khan Younes et à l'hôpital de campagne du Comité international de la Croix-Rouge de la ville.

Dans un rapport préliminaire, le ministère palestinien de la Santé à Gaza a déclaré qu'un total de 179 personnes ont été transférées aux hôpitaux, dont 21 morts confirmés, cinq en état de mort clinique et 30 dans un état critique, après que les forces israéliennes ont ouvert le feu sur une foule rassemblée à un point de distribution d'aide dans le quartier d'Al-Alam à Rafah.

Un responsable médical a qualifié la situation autour du centre de distribution d'"extrêmement dangereuse", soulignant que les ambulances avaient du mal à atteindre les blessés en raison des tirs incessants.

Simultanément, les forces israéliennes ont également ouvert le feu sur des civils s'approchant d'un autre centre d'aide américain près du passage de Netzarim, dans le centre de Gaza.

Selon des sources médicales de l'hôpital Al-Awda du camp de Nuseirat, au moins un Palestinien a été tué et 20 autres blessés lorsque les forces israéliennes ont tiré sur la foule près de l'entrée du camp d'Al-Bureij.

Le bureau des médias du gouvernement palestinien à Gaza a déclaré, dimanche, qu'Israël "utilisait l'aide humanitaire de manière systématique et malveillante comme une arme de guerre pour faire chanter les civils affamés et les rassembler de force dans des zones risquées".

Les décès de dimanche portent à 39 le nombre de Palestiniens tués à proximité des sites de distribution de l'aide, en moins d'une semaine, avec plus de 220 blessés au cours de la même période, selon un décompte d'Anadolu basé sur des sources palestiniennes.

L’initiative d’aide américaine, lancée sous le nom de "Gaza Humanitarian Foundation", il y a environ une semaine, a fait face à de nombreuses critiques et au rejet de la part des communautés palestiniennes et des organisations humanitaires internationales.

Beaucoup s’interrogent sur les motivations de ce projet, qui opère en dehors du cadre de l’aide de l’ONU et ne répond pas aux normes humanitaires internationales.

Depuis le 2 mars, Israël maintient tous les postes frontières fermés, bloquant l'entrée de nourriture, de médicaments, de carburant et d'autres fournitures essentielles pour les 2,4 millions d'habitants de Gaza.

Depuis octobre 2023, Israël mène une offensive dévastatrice à Gaza, tuant près de 54 400 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants. Les organisations humanitaires ont mis en garde contre le risque de famine parmi les habitants de l'enclave.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Israël est également poursuivi dans une affaire de génocide devant la Cour internationale de justice pour ses crimes de guerre contre les civils de l’enclave.