AA / Paris / Ümit Dönmez

Franceinfo fait face à une nouvelle controverse après la diffusion d’une séquence qui imaginait la bande de Gaza sous l’angle du développement touristique, en référence à une proposition de Donald Trump.

Plusieurs internautes ont dénoncé mercredi soir un passage de l’émission « L’Heure américaine », animée par Julien Benedetto, dans lequel un débat s’est ouvert sur la possibilité de faire de Gaza une destination touristique comparable à la Côte d’Azur. Ce segment, introduit par la question « Gaza “Côte d’Azur”, et si c’était possible ? », a été jugé déplacé alors que le territoire palestinien est ravagé par des bombardements israéliens et confronté à une crise humanitaire majeure.

Par voie d’un communiqué, la chaîne a réagi en qualifiant la séquence de « totalement inappropriée et regrettable », annonçant sa suppression du site officiel de Franceinfo.

L’émission avait invité Franck Delvau, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie d’Île-de-France (UMIH), pour commenter l’idée d’un développement touristique de Gaza, initiée par le président des États-Unis Donald Trump, qui a causé une polémique mondiale.

En plateau, le responsable du secteur hôtelier avait souligné les nombreux obstacles à un tel projet, insistant sur la nécessité de « sécurité, d’infrastructures et d’un aéroport sûr ». La discussion avait dérivé sur des comparaisons avec la grève des éboueurs à Paris et la crise des punaises de lit, des analogies qui ont accentué l’indignation sur les réseaux sociaux.

L’intervention du journaliste Michel Mompontet, évoquant le Hamas et le Hezbollah comme des obstacles plus graves que les punaises de lit, a également suscité des réactions scandalisées. Dominique Simonnet, un autre invité, avait conclu en indiquant qu’il n’y avait « aucune raison » pour que Gaza ne puisse devenir un « petit paradis » touristique, à l’image de Tel-Aviv.

Cet incident intervient dans un contexte tendu pour France Info, déjà critiquée il y a deux semaines pour une erreur de bandeau qualifiant des détenus palestiniens d’« otages » lors d’une libération par Israël.

Pour rappel, le président américain, Donald Trump, a annoncé mardi 4 février lors d’une conférence de presse conjointe avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu à la Maison-Blanche que les États-Unis "vont prendre le contrôle de la Bande de Gaza et nous allons faire du bon boulot avec. Nous la posséderons et serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n’ont pas explosé et de toutes les armes".

Le dirigeant américain a ajouté que Washington allait "aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits", afin de développer économiquement le territoire et en faire "La Riviera du Moyen-Orient".

Les propos de Donald Trump ont suscité une vague de réactions à travers le monde.