Politique, Monde

France: une jeune femme interdite d’accès à la base militaire de Vincennes en raison de sa tenue

- Convoquée pour participer à la Journée défense et citoyenneté, elle a été sommée de partir, en raison de sa tenue jugée religieuse. L’appelée était prête à enlever son voile, mais un responsable à l'accueil a exigé qu’elle enlève aussi sa robe

Majdi Ismail  | 24.03.2023 - Mıse À Jour : 24.03.2023
France: une jeune femme interdite d’accès à la base militaire de Vincennes en raison de sa tenue

France

AA / Tunis / Majdi Ismail

Une jeune femme française convoquée pour participer à la Journée défense et citoyenneté, s’est vu refuser l’accès à la base militaire de Vincennes (département du Val-de-Marne en région Île-de-France, à l'est de Paris) en raison de sa tenue jugée « religieuse » par un responsable à l’accueil, selon une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux et le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE).

Face à la position ferme du responsable en question, l’appelée était prête à retirer son voile et son bonnet, mais l’homme présent sur les lieux a exigé qu’elle enlève également sa robe considérée comme étant un « vêtement religieux ».

Selon une vidéo partagée par la jeune femme sur les réseaux sociaux et dans laquelle on assiste à l’échange entre l’appelée et le responsable, ce dernier lui demande de partir, avant d’ajouter sur un ton martial : « Et si vous n’êtes pas contente vous vous prenez un avocat, vous portez plainte ».

Outrée, la jeune femme lui répond : « Mais pourquoi ? en quel droit ? Est-ce que vous avez un règlement, qui dit que c’est interdit, les robes, monsieur ? ».

Face au refus obstiné du responsable, un militaire présent sur les lieux s’est interposé pour tenter de débloquer la situation. Le militaire assure à la jeune femme qu’elle peut garder sa robe, lui affirmant : « mais la robe, il y a que les militaires qui n’ont pas le droit de la porter ».

Pour se défendre et faire comprendre que la robe qu’elle porte n’est pas un signe religieux ostentatoire, la jeune femme interpelle le militaire : « Mais regardez, en fait c’est une robe, c’est dissocié. Vous voyez là, vous voyez mon cou, vous voyez mes cheveux ».

Cependant le responsable à l’accueil campe sur sa position : « Ah non non non, pour moi c’est une tenue religieuse ».

L’article R112-15 du Code du service national dispose que « les appelé(e)s du service national ne doivent pas arborer des signes politiques ou religieux, qui, par leur nature, leur caractère ostentatoire, ou les conditions dans lesquelles ils sont portés, constitueraient une manifestation extérieure de provocation, de prosélytisme ou de propagande ».

Quand bien même la jeune femme a affirmé à maintes reprises être disposée à retirer son voile, le ministère français des Armées, a indiqué que l’appelée « ne pouvait être admise car elle s’est présentée avec un Hijab ».

De son côté le CCIE, a fait savoir que la jeune femme a porté plainte, mardi 21 mars 2023 pour « discrimination en raison de l’appartenance réelle ou supposée à une religion » et « refus d’accorder un service ou un bien en raison de l’appartenance réelle ou supposée à une religion ».


Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.