
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Un Ukrainien de 69 ans a été mis en examen pour meurtre et placé sous contrôle judiciaire après la mort, mardi 8 juillet, de sa voisine franco-russe à Évreux (Eure), au terme d’une violente altercation sur fond de tensions de voisinage.
Cité par BFMTV, le procureur de la République d’Évreux Rémi Coutin a précisé que les faits se sont produits dans la nuit de lundi à mardi, vers 5 heures du matin, quand la victime, âgée de 56 ans et née au Kazakhstan, a agressé un couple de retraités ukrainiens et leur amie avec un couteau de 20 cm. Le mari du couple aurait alors retourné l’arme contre sa voisine, la blessant à trois reprises, dont une fois à la cuisse de manière mortelle.
Selon les explications du parquet, "c’est la victime, celle qui a reçu les coups de couteau et est décédée mardi matin, qui était venue agresser au moins à deux reprises cette nuit-là les personnes ukrainiennes qui se trouvaient dans l’appartement au-dessus d’elle". Ces éléments ont conduit à la décision de ne pas placer en détention provisoire l’auteur présumé des faits, tout en le plaçant sous contrôle judiciaire.
Le parquet a également évoqué "une attitude régulièrement agressive" de la part de cette femme, qui aurait menacé à plusieurs reprises ses voisins ukrainiens depuis leur arrivée en France en mars 2022, après avoir fui la guerre dans leur pays.
Des témoignages recueillis par les enquêteurs dressent un tableau d’un climat conflictuel installé depuis plusieurs semaines. Un voisin ayant partagé la soirée avec la victime a indiqué qu’elle avait volontairement augmenté le volume de la musique et frappé au plafond avec un balai pour déranger ses voisins ukrainiens, avant de se rendre chez eux pour une première altercation, au cours de laquelle elle avait été accompagnée d’un autre voisin déjà condamné à cinq reprises pour violences, désormais mis en examen pour violences aggravées.
L’ex-mari de la défunte a, quant à lui, rapporté aux enquêteurs qu’elle tenait des positions prorusses radicales, affirmant notamment que "la Russie devait se défendre, chasser les nazis d’Ukraine et lutter contre l’OTAN".