Monde

France : Un policier de la Brav-M jugé pour avoir fait chuter un observateur de la LDH

– Loïc M., gardien de la paix, est jugé à Paris pour avoir violemment poussé un sexagénaire lors d'une charge policière le 1er mai 2021.

Ümit Dönmez  | 20.05.2025 - Mıse À Jour : 20.05.2025
France : Un policier de la Brav-M jugé pour avoir fait chuter un observateur de la LDH

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

​​​​​​​

Le policier Loïc M., membre des Brigades de répression de l’action violente motorisées (Brav-M), comparait ce mardi 20 mai devant le tribunal correctionnel de Paris pour des faits remontant à la manifestation du 1er mai 2021.

Mediapart a rapporté que le fonctionnaire est poursuivi pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique » après avoir fait chuter Daniel Bouy, un observateur bénévole de la Ligue des droits de l’homme (LDH), alors âgé de 64 ans. Visiblement identifié, casque bleu ciel et chasuble blanche marquée « SAF-LDH-Observatoire », l’ancien journaliste filmait les événements lorsqu’il a été percuté de plein fouet par un policier de la Brav-M en tenue de moto.

Loïc M., âgé de 31 ans au moment des faits, affirme avoir seulement voulu « écarter » un obstacle de sa trajectoire. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN), saisie de l’enquête, a pourtant souligné l’absence de numéro RIO visible sur le fonctionnaire, en violation des règles en vigueur. La juge d’instruction a considéré que l’usage de la force n’était « ni strictement nécessaire, ni proportionné ».

Le retraité, non blessé physiquement, a néanmoins mis fin à ses missions d’observation, dénonçant un « trop grand danger » pour des bénévoles supposés neutres. Il a déclaré qu’il n’avait « plus 20 ans » ni l’intention de « jouer les martyrs ».

La hiérarchie policière a largement soutenu le prévenu. Plusieurs responsables, de son chef direct jusqu’au directeur de l’ordre public Jérôme Foucaud, ont minimisé l’incident, dénonçant l’attitude « obstructive » d’observateurs ou journalistes présents dans les cortèges, selon Mediapart. Le commandant Jean-Sébastien C. a même accusé ces derniers de perturber « systématiquement » les interventions policières, en se plaçant au plus près des opérations.

Loïc M. est également visé par trois autres enquêtes liées à des violences commises le 20 mars 2023 lors de la contestation contre la réforme des retraites. Certaines scènes ont été filmées et diffusées, mais les poursuites n’ont pas toujours été engagées. Dans l’un des cas, le parquet de Paris a classé l’affaire sans suite faute d’infraction caractérisée.

Aucune sanction administrative n’a été prononcée à son encontre, selon Mediapart. Il a même été promu à la CSI 75, une unité réputée d’intervention de la préfecture de police. Son cas illustre, selon ses détracteurs, un certain aveuglement de l’institution face aux débordements constatés sur le terrain.


Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.