AA/ Paris/ Fatih Karakaya

Un migrant a été retrouvé mort dans la région des Alpes-Maritimes, dans le sud-ouest de la France, a rapporté mardi la presse locale.

Cette nouvelle découverte macabre dans un local technique d'un train en provenance de Vintimille (Italie) porte à 12 le nombre de migrants décédés dans les Alpes Maritimes depuis 2016, d’après le journal Nice Matin.

Le corps d'un homme âgé de 30 ans a été découvert par un agent de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) qui a entendu du bruit, lors d'une visite technique. Dépêché sur place, un médecin du Service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR) a confirmé le décès de l'homme par électrisation, sans pour autant révéler son identité.

L'agent qui a découvert le corps a fait savoir que 3 autres personnes se trouvant dans le même compartiment auraient pris la fuite à la venue de l'agent de la SNCF.

Le 17 février dernier, un autre migrant avait été retrouvé carbonisé et était méconnaissable. Un autre migrant avait perdu sa jambe, dans la gare de Roquebrune-Cap-Martin, à cause d’une électrisation sur le toit d'un TER (trains et autocars de SNCF et des régions de France), toujours en provenance de Vintimille.

De plus en plus de migrants prennent plus de risques pour passer la frontière franco-italienne à cause de la multiplication des contrôles, selon l'ONG France Terre d'Asile.

Les interpellations ont triplé en début d'année par rapport à la même période de 2016. Les collisions aux bords des autoroutes avec des voitures sont la première cause de mortalité des migrants. D'autres migrants perdent la vie sur les voies ferrées, percutés par des trains, d’après la même source.

Contacté par Anadolu, Pierre Henry, directeur de France Terre d'Asile impute ces morts « à la dangerosité de la route migratoire même à l’intérieur de l’Europe ». Après des milliers de morts en Méditerranée, «les migrants meurent en Europe à cause de la fermeture des frontières. Les migrants tentent des accès de plus en plus dangereux », fait-il remarquer

Depuis plusieurs années, l'ONG qui apporte un soutien considérable à ces migrants souhaite « des réponses adaptées, préparées et organisées afin de les accueillir dignement ».

Pour le directeur Henry, il n'y a pas d'autres solutions que d'ouvrir des « voies légales de migration afin d'empêcher le business des passeurs ». Il estime que l'Europe doit être solidaire de ces migrants qui risquent leurs vies pour avoir une vie digne. « La voie de migration légale est un moyen de stopper les drames humaines, sinon les décès vont se multiplier », prévient-il.

En 2016, 1246 personnes seraient décédées dans la Mer Méditerranée, en tentant de rejoindre l'Italie sur des bateaux d'infortune. Rien que la semaine dernière, en 48 heures, 5 000 migrants ont été secourus par des gardes-côtes italiennes.

Samedi dernier, 100 000 personnes ont défilé en Italie, en soutien aux migrants.

Le nombre de migrants ayants rejoint l'Italie dans les cinq premiers mois de 2017 a bondi de 30% par rapport à la même période de 2016, soit 48 000 migrants selon les chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).