France: Un maire proche du FN crée une "garde" de volontaires pour aider la police
Robert Ménard, maire de Béziers, appelle les anciens policiers, gendarmes et pompiers à rejoindre une garde de volontaires "dans un contexte marqué par l'état d'urgence".

Ile-de-France
AA - Paris - Bilal Muftuoglu
Robert Ménard, maire de Béziers (sud de la France) proche du Front national (FN), a créé une "garde" de volontaires pour aider la police dans la protection des bâtiments publics et le maintien de l'ordre public.
La "garde biterroise", adoptée par le conseil municipal de Béziers, appelle les anciens policiers, militaires, gendarmes et pompiers à soutenir volontairement les efforts de la police et l'alerter "en cas de troubles à l'ordre public".
"Les personnes appelées à servir dans la Garde biterroise sont des citoyens volontaires, dont l'expérience et la qualification (anciens gendarmes, militaires, policiers ou sapeurs pompiers à la retraite) les amènent à apporter leur aide à la collectivité dans un contexte marqué par l'état d'urgence", affirme le texte soumis au vote du Conseil municipal.
"Leurs missions consistent essentiellement en des gardes statiques devant des bâtiments publics et des déambulations sur la voie publique. Ils devront alerter les forces de l'ordre (police nationale et police municipale) en cas de troubles à l'ordre public ou de comportements délictueux", précise encore le projet.
Le texte tient à souligner que "les citoyens appelés à rejoindre la Garde biterroise ne relèvent pas de l'autorité fonctionnelle du chef de la police municipale" et "ne seront bien évidemment pas armés". Pourtant, le préfet de l'Hérault, Pierre de Bosquet, envisagerait tout de même à saisir le Tribunal administratif, selon Ménard, y voyant une initiative "unilatérale".
Dans un courrier transmis à Ménard, daté du 2 décembre, de Bosquet rappelait que "toute modification des conditions d'exercice de la police municipale doit faire l'objet d'une concertation préalable avec le représentant de l'Etat", en l'occurrence avec le préfet lui-même.
"Cette initiative ne recueille pas mon accord et je vous demande d'y renoncer", avait encore martelé le préfet dans sa lettre.
Fondateur de l'association de défense de liberté de la presse, Reporters Sans Frontières (RSF), Ménard avait été élu comme maire de Béziers en 2004 par le soutien du Front National (FN)
Il était au cœur d'une autre controverse en mai dernier, lorsqu'il avait affirmé sur France 2, que dans sa ville "il y a 64,6% des enfants qui sont musulmans dans les écoles primaires et maternelles". Le parquet de Béziers avait alors ouvert une enquête sur le "fichage" des élèves, seulement pour la classer deux mois plus tard.
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