AA / Paris / Ümit Dönmez

Un jeune Syrien a perdu la vie dans la nuit de vendredi à samedi en tentant de traverser la Manche. Selon la préfecture du Pas-de-Calais, il s’agit du premier décès en mer à la frontière franco-britannique en 2025.

La préfecture a précisé qu’un groupe de 30 migrants avait tenté de rejoindre l’Angleterre depuis la plage de Sangatte, près de Calais. "Quelques minutes après leur départ, le groupe est revenu sur le rivage, trempé", a indiqué l’administration. Un homme d’une vingtaine d’années, de nationalité syrienne, a été découvert en arrêt cardio-respiratoire sur l’embarcation. Selon les premières constatations, il aurait été écrasé par les autres passagers dans l’espace exigu du bateau.

Deux individus ont été interpellés, et une enquête a été confiée à l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim), selon le parquet de Boulogne-sur-Mer.

- Un bilan humain dramatique

En 2024, 89 migrants ont perdu la vie sur le littoral nord de la France, selon les associations d’aide aux exilés. Parmi eux, 77 sont décédés en mer en tentant la traversée sur des "small boats", des embarcations précaires utilisées depuis 2018 pour franchir les 30 kilomètres séparant la France et le Royaume-Uni.

En 2024, 36 816 migrants ont réussi à traverser la Manche, soit une hausse de 25 % par rapport à 2023, selon les autorités britanniques. Cette augmentation intensifie les critiques à l’encontre du Premier ministre britannique Keir Starmer, dont le gouvernement travailliste avait promis de réduire l’immigration, légale comme clandestine.

Jeudi 9 janvier, le sujet des traversées a été abordé entre Keir Starmer et le Président français Emmanuel Macron, lors d’une rencontre bilatérale à Chequers. Les discussions visaient à renforcer la coopération contre les réseaux de passeurs.

Ce samedi, une grande marche est organisée à Calais par des associations de soutien aux migrants et des organisations politiques. Sous le slogan "Morts aux frontières", l’événement vise à dénoncer les politiques migratoires jugées responsables des drames humains récurrents à la frontière franco-britannique.