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France : Un député signale des propos polémiques de Pierre Manent à la justice

- Antoine Léaument dénonce des déclarations qu’il juge discriminatoires, tandis que l’indignation enfle face à une polémique sur la laïcité et le « grand remplacement ».

Ümit Dönmez  | 10.12.2024 - Mıse À Jour : 10.12.2024
France : Un député signale des propos polémiques de Pierre Manent à la justice

Ile-de-France


AA / Paris / Ümit Dönmez​​​​​​​

Les propos tenus par le philosophe français Pierre Manent dans une émission diffusée le 6 décembre 2024 continuent de susciter une vive controverse. Antoine Léaument, député La France Insoumise de l’Essonne, a signalé ces déclarations à la procureure de la République de Paris, les considérant comme potentiellement constitutives d’une infraction pénale.

Manent, invité du « Club Le Figaro Idées » dans une émission intitulée « Peut-on encore vivre-ensemble ? », a affirmé qu’il était nécessaire de « prendre des décisions concernant le nombre de musulmans en Europe ». Selon ses termes, une croissance continue de cette population conduirait à des drames impossibles à maîtriser « par aucune version de la laïcité ». Il a également suggéré qu’« on peut faire quelques remarques concernant la civilité » des musulmans.

Ces propos ont été interprétés par de nombreux observateurs comme une adhésion implicite à la théorie du « grand remplacement », une idée conspirationniste qui associe le déclin supposé de l’Occident à une montée démographique des populations musulmanes. Nicolas Cadène, ancien rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, a dénoncé ces déclarations comme une « renonciation à la démocratie libérale, au profit de la xénophobie ».

Dans son signalement, Antoine Léaument invoque l’article 24 de la loi sur la liberté de la presse, qui sanctionne la provocation à la haine ou à la discrimination, ainsi que des dispositions constitutionnelles et jurisprudentielles sur l’égalité des citoyens devant la loi. « La gravité de ces faits » justifie, selon lui, des poursuites judiciaires.

Cette affaire reflète une tension croissante autour du débat sur la laïcité, l'islamophobie ou encore la diversité religieuse en France. Les réactions massives sur les réseaux sociaux, qualifiant ces propos de « racistes » et « anti-musulmans », illustrent l’indignation d’une partie de l’opinion publique.


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