
France
AA / Paris / Fatih Karakaya
Dans une tribune publiée le 9 septembre dans le journal Libéral par un collectif,
Plusieurs avocats et magistrats ont dénoncé les menaces de mort et de viol contre Lucie Simon, avocate de l’imam Hassan Iquioussen, dans une tribune publiée le 9 septembre dans le journal Libéral.
Dans cette tribune, les professionnels de la justice rapportent les insultes et les menaces envers cette avocate et estiment que « la justice ne peut pas se faire sur Twitter ».
«Sale p* à bougnoule, si on te revoit au tribunal pour le défendre on te viole (...) ».
C’est avec ces mots que commence la tribune du collectif qui retranscrit un des messages reçus par l’avocate Lucie Simon. Considérant cela comme « un odieux déferlement de haine, d’injures, de menaces de viol et de mort pour avoir eu le tort d’assurer, brillamment, la défense des intérêts de M. Hassan Iquioussen », le collectif signtaire de la tribune regrette une telle « haine, vulgaire et lâche, jetée au visage d’une avocate qui a simplement fait son métier ».
Considérant « qu’on caricature, qu’on insulte, qu’on salit le métier d’avocat », les avocats et magistrats ne reprennent pas qu’on « reproche à un avocat de défendre un homme, quoi qu’il ait fait » et estiment que « c’est lui refuser toute nuance, toute distance, avec celui qu’il défend ».
« On te retrouvera et tu seras jugée par le tribunal du peuple », peut-on encore lire dans un autre message d’un autre internaute.
« Défendre, c’est contredire, c’est opposer, assister, épauler, soutenir un homme que la vindicte accuse, la bave aux lèvres, de tous les maux. Juger, c’est décider, en toute indépendance et dans l’intimité de sa conscience, au vu d’une loi qui fait société, qu’un homme mérite ou non d’être condamné, sanctionné, expulsé. Défendre, juger, c’est œuvrer, chacun à son échelle et dans le respect de ses prérogatives, au fonctionnement d’une justice commune », écrivent encore les membres du collectif.
• La justice doit demeurer libre
« Menacer un avocat, menacer un magistrat, c’est avant tout menacer l’Etat de droit, c’est au fond dire de la justice qu’elle n’existe pas ou plus exactement que l’on peut faire sans elle », observent les avocats et les magistrats et qui soulignent que ces attitudes consistent aussi à considérer « la justice comme un obstacle entre celui que l’on accuse et le châtiment public qu’après tout il mérite ».
Conscients que Lucie Simon n’est pas la première à avoir des menaces, néanmoins, le collectif s’étonne « de cette haine, souvent silencieuse dont elle s’est ici fait entendre parce qu’on lui a ouvert la voie ».
Rappelant que « la justice ne peut être rendue sur Twitter, tout comme elle ne peut être instrumentalisée par des ministres qui la veulent au service de leurs ambitions politiques, ou comme relais des signaux qu’ils veulent émettre », le collectif estime que la justice « doit demeurer libre, indépendante et préservée d’un jeu médiatique cynique, grossier, outrancier ».