AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a provoqué un véritable tollé, mardi, en faisant un parallèle entre « le Maghreb » et la fraude aux aides sociales, dans une interview à BFMTV.

« Nos compatriotes en ont ras le bol de la fraude » et « n’ont aucune envie de voir que des personnes peuvent en bénéficier, le renvoyer au Maghreb ou ailleurs, alors qu’ils n’y ont pas droit » a-t-il lancé au micro de la chaîne d’information en continu.

Très vite, les réactions se sont multipliées, notamment sur les réseaux sociaux pour dénoncer des propos jugés stigmatisants.

« Mobiliser des préjugés racistes pour éviter de rappeler que la fraude sociale est essentiellement le fait des employeurs et la fraude fiscale est sans commune mesure. L’extrême-droite remplit dangereusement le vide gouvernemental », a réagi le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, dans une publication sur Twitter.

Un sentiment partagé par le député LFI (La France Insoumise), Thomas Portes, qui dénonce des propos « à vomir » qui montrent que « Jean-Marie Le Pen est bien vivant ».

« Quelle grosse ficelle. Vous n’y parviendrez pas. Vous n’éteindrez pas la colère sociale en semant le poison de la division », a quant à elle promis la cheffe de groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot.

Jean-Luc Mélenchon a naturellement réagi, lui aussi, aux déclarations du locataire de Bercy en affirmant se préparer à une possible campagne de diversion.

« Chers compatriotes musulmans ou originaires comme moi du Maghreb, préparez-vous. Pour faire diversion, le gouvernement annonce par la voix de Bruno Le Maire une nouvelle campagne pour vous montrer du doigt. Sang froid » a-t-il déclaré via son compte Twitter.

Dans le milieu militant musulman, les réactions ont également été nombreuses face au raisonnement de Bruno Le Maire.

Pour l’ancien directeur du collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), Marwan Muhammad, « il n'y a tellement pas de racisme en France que ça fait 3 semaines que des plateaux débattent pour surveiller et exclure les joueurs de foot musulmans ».

« Et quand le gouvernement est face à son injustice sociale et son mépris du peuple, il accuse les Maghrébins de profiter de la CAF » (caisse d’allocations familiales), a-t-il conclu.