
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le fondateur de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon a vivement réagi aux propos tenus mercredi matin par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, à propos d’une éventuelle participation de la gauche au gouvernement. En pleine crise politique et à l’heure des consultations menées par Sébastien Lecornu, l’hypothèse d’un gouvernement d’union nationale rouvre de profondes fractures à gauche.
Interrogé sur la chaîne Franceinfo, Olivier Faure a estimé qu’en cas d’appel de la gauche à former un gouvernement, certains ministres — dont Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères et Sébastien Lecornu à la Défense — pourraient être maintenus ou nommé à nouveau, ces domaines relevant en partie du président de la République. Une déclaration aussitôt dénoncée par plusieurs cadres de La France insoumise (LFI), qui y voient un reniement de fond.
Sur le réseau X, basé aux États-Unis, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé un "ralliement consternant au sauvetage du système", appelant à ne pas assimiler cette position personnelle aux autres forces du Nouveau Front populaire (NFP). Le ton s’est durci dans la foulée avec Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, qui a jugé cette posture "stupéfiante" et "inacceptable", sous-entendant qu’elle viserait à favoriser l’accession d’Olivier Faure à Matignon. Mathilde Panot, cheffe des députés LFI, a de son côté martelé que son groupe ne participerait "jamais au sauvetage de la Macronie".
La sortie d’Olivier Faure semble donc avoir ravivé les tensions au sein de l’alliance de gauche, dans un moment pourtant crucial où l’hypothèse d’une majorité de transition ou de compromis est testée par les consultations menées à Matignon. Faure s’est présenté aux discussions aux côtés de Boris Vallaud, Johanna Rolland et Patrick Kanner, représentant la délégation socialiste.
La France reste plongée dans une impasse institutionnelle depuis la démission de Sébastien Lecornu. Aucun gouvernement n’a été composé, faute de majorité claire à l’Assemblée nationale. Le chef d'État Emmanuel Macron a mené une série de consultations sans succès décisif, tandis que les partis de gauche, de droite et du centre s’accusent mutuellement d’irresponsabilité ou de manœuvres. L’hypothèse d’un gouvernement de coalition reste incertaine, tout comme celle d’une dissolution. À quelques jours du dépôt impératif du projet de loi de finances, la France n’a toujours ni Premier ministre, ni budget, ni majorité.