France : six religieux renvoyés en procès pour violences sur mineurs
– Le parquet de Béthune a requis le renvoi en correctionnelle de six membres de la communauté catholique traditionaliste de Riaumont, accusés de violences sur mineurs.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le parquet de Béthune a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de six religieux de la communauté catholique traditionaliste de Riaumont, située à Liévin, dans le Pas-de-Calais.
Selon le procureur de la République de Béthune, Étienne Thieffry, cité par la presse locale, ces membres, actuellement sous contrôle judiciaire, sont mis en examen pour violences volontaires sur mineurs.
Pour sa part, Me Myriam Mayel, avocate de cinq des six accusés, a précisé que les faits reprochés relèvent de "violences sans incapacité". Selon Le Parisien, ces réquisitions ont été rendues le 26 février.
Installée depuis 1960, la communauté de Riaumont a longtemps évolué discrètement, avant que plusieurs enquêtes judiciaires ne soient ouvertes en 2018 pour des faits présumés de maltraitance et d’agressions sexuelles sur enfants, selon le Quotidien français. Au total, onze personnes ont été mises en examen dans ces affaires.
Le premier procès en lien avec cette communauté s’ouvrira mardi, où l’ancien prieur, aujourd’hui âgé de 60 ans, comparaîtra pour des faits de "consultation habituelle en ligne, d’acquisition ou détention d’images pédopornographiques" entre 2012 et 2017. D’après Le Parisien, cet homme ferait également partie des six accusés dans l’affaire des violences sur mineurs.
Deux autres procédures judiciaires restent en cours, l’une pour viol et l’autre pour agressions sexuelles. Deux personnes sont poursuivies dans chaque dossier distinct.
La communauté de Riaumont a déjà subi des mesures administratives en raison des soupçons qui pèsent sur elle. En 2019, son école privée hors contrat a été fermée, puis radiée par l’académie de Lille, une décision confirmée par le Conseil d’État en 2024. Plus récemment, en janvier, la préfecture du Pas-de-Calais a interdit l’organisation de séjours de scouts sur le site pour l’année scolaire 2024/25, estimant que les locaux étaient "susceptibles d’héberger des personnes ayant interdiction d’approcher des mineurs".
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de révélations sur des abus commis au sein d’institutions religieuses en France. Plusieurs communautés et congrégations font actuellement l’objet d’enquêtes ou de procès.