France/Retraites : l'Assemblée adopte un texte à portée symbolique réclamant l'abrogation de la réforme

Tunis
AA/Tunis
L'Assemblée nationale française a adopté jeudi 5 juin une résolution demandant l'abrogation du passage de l'âge de départ à 64 ans. Il s'agit du premier vote dans l'hémicycle sur ce sujet, mais le texte ainsi adopté n'a pas valeur de loi, ont rapporté des médias locaux.
À quelques jours de la fin des travaux du "conclave" de partenaires sociaux censés plancher de nouveau sur les retraites, les députés ont adopté une résolution déposée par le groupe GDR (communistes et ultra-marins), lors d'une journée dédiée à ses textes, précise France 24.
À la tribune, le président du groupe Stéphane Peu a dénoncé le passage de l'âge légal de départ à 64 ans, adopté à l'époque sans vote, grâce à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution. "La plus grande blessure démocratique depuis la négation du vote des Français lors du référendum de 2005", a-t-il lancé, selon le même média.
Adoptée par 198 voix contre 35, avec celles de la gauche, du Rassemblement national et d'une partie du groupe centriste Liot, la résolution n'aura aucune valeur normative. Mais les communistes espèrent en faire un levier politique pour ranimer la contestation, alors qu'une journée de manifestation et de grèves est justement organisée jeudi, à l'appel de la CGT, précise la même source.
Le chef du groupe communiste a exigé du gouvernement qu'il respecte le vote de la résolution, en abrogeant la réforme ou en convoquant un référendum. "Nous ne renoncerons jamais à revenir sur cette réforme injuste et injustifiée", a abondé son homologue LFI Mathilde Panot.
"La démographie et l'allongement de la durée de vie constituent des contraintes qui conditionnent les recettes et les dépenses de notre système de retraite. Que vous le vouliez ou non", a rétorqué Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail, citée par le même média.
Le sujet des retraites a retrouvé une actualité en janvier, à la faveur du compromis noué entre le Premier ministre François Bayrou et le groupe PS à l'Assemblée.
Ces derniers ont accepté de ne pas censurer son gouvernement, contre un ensemble de promesses, dont la remise en chantier de la réforme des retraites, rappelle encore France 24.