France/Reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental: les réactions entre critiques et plébiscite
-La nouvelle approche de Macron concernant la région du Sahara occidental en faveur du Maroc est critiquée à gauche, acclamée à droite et au centre

Tunis
AA/Nice/Feïza Ben Mohamed
Les réactions se multiplient de toute part au lendemain de la prise de position formulée par le président Emmanuel Macron au roi Mohammed VI concernant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
Parmi les plus fervents critiques de ce positionnement, le secrétaire général du Parti communiste français, Fabien Roussel , s’est illustré en accusant le chef de l’Etat d’avoir « trahi la position historique et équilibrée de la France sur les résolutions des Nations Unies et les droits du peuple sahraoui ».
Même son de cloche du côté de la secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier qui estime qu’Emmanuel Macron est à l’origine d’un « fiasco international » et d’une crise diplomatique en plein été.
Cette dernière reproche ainsi au président de la République de trahir la position historique de la France qualifiant cette décision de « grave erreur historique ».
Le positionnement du chef de l’Etat a en revanche été très bien accueilli dans ses rangs et du côté de la droite de l’échiquier politique français.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, issu des rangs de LR (Les Républicains), a qualifié ce changement d'approche de la France « décisif » et estime qu’il « était temps de prendre en compte les réalités et de sortir d'une incertitude stérile ».
Marine Le Pen, présidente du groupe RN (Rassemblement National), à l’Assemblée Nationale estime quant à elle que la reconnaissance du Sahara occidental comme partie intégrante du Maroc, est arrivée trop tard.
Éric Ciotti, président contesté de LR depuis son alliance avec le RN aux dernières élections législatives, a déclaré dans un post sur X qu'il se réjouissait de la décision de Macron, se qualifiant de « défenseur historique de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental ».
L’initiative d’Emmanuel Macron a en revanche provoqué une nouvelle crise diplomatique entre la France et l’Algérie, qui a décidé le retrait immédiat de son ambassadeur à Paris.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a en effet dénoncé le rapprochement entre le Maroc et la France, qu'il a qualifiés de « puissances coloniales anciennes et nouvelles ».
Dans une déclaration, la diplomatie algérienne a affirmé que « malgré toutes les difficultés imposées avec le soutien de la France, le peuple sahraoui continuera fermement à défendre ses droits ».
Pour rappel, dans une lettre adressée au roi Mohammed VI à l'occasion du 25e anniversaire de son accession au trône, Emmanuel Macron a annoncé qu’il considérait « que le présent et l'avenir du Sahara occidental s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
« Pour la France, l’autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue. Notre soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant », a-t-il poursuivi ajoutant que ce plan « constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique, juste, durable et négociée, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».
Le conflit entre le Maroc et le Front Polisario sur la région du Sahara dure depuis 1975. Il a commencé après que l'occupation espagnole a mis fin à sa présence dans la région, avant de se transformer en une confrontation armée qui a duré jusqu'en 1991, et a pris fin avec la signature d'un accord de cessez-le-feu qui considérait Guerguerat, une zone démilitarisée.
Le Maroc insiste sur son droit à la région du Sahara et propose une autonomie étendue sous sa souveraineté, tandis que le Front Polisario demande un référendum en application de la Résolution 690 du Conseil de Sécurité des Nations unies pour déterminer le sort de la région, position soutenue par l'Algérie, qui accueille des réfugiés de la région contestée.
La souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental a été officiellement reconnue en 2020 par les Etats-Unis et en 2023 par l'Espagne.
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