France / Rapport parlementaire : des « proximités » relevées entre LFI et des individus islamistes
- Une commission d’enquête voulue par la droite accuse La France insoumise de « proximités » avec des individus propageant l’idéologie islamiste, tout en reconnaissant l’absence de liens structurels ou financiers
Istanbul
AA / Istanbul / Serap Dogansoy
Une commission d’enquête parlementaire, initiée par la droite à l’Assemblée nationale, a estimé dans son rapport rendu public que La France insoumise (LFI) entretenait des « proximités » avec « des individus propageant l’idéologie islamiste », tout en reconnaissant l’absence de liens structurels ou financiers entre le mouvement politique et des réseaux islamistes.
Présidée par le député Les Républicains Xavier Breton, la commission affirme que certains élus de LFI ont fait preuve de « complaisance, voire de soutien actif » à l’égard d’individus proches de mouvances islamistes. Le rapport précise toutefois qu’aucun lien organisé ou financement n’a pu être démontré à ce stade entre des partis politiques et des organisations islamistes.
Lors de la présentation du rapport, le rapporteur Matthieu Bloch, député affilié au groupe d’Éric Ciotti, a évoqué des « liens conjoncturels, électoralistes » avec certains responsables insoumis, estimant que la stratégie politique de LFI en direction de l’électorat musulman pouvait en faire « une cible privilégiée » pour des tentatives d’entrisme idéologique.
La France insoumise a, à plusieurs reprises, dénoncé une commission qu’elle juge « instrumentalisée » à des fins politiques. Auditionné début décembre, son leader Jean-Luc Mélenchon a affirmé que son mouvement n’acceptait « aucun entrisme religieux » et estimé avoir été « innocenté » par les conclusions mêmes de la commission.
Créée après plusieurs mois de débats et l’utilisation par le groupe LR de son droit de tirage parlementaire, la commission a auditionné une trentaine de personnes, dont des membres du gouvernement, des responsables des services de sécurité, des universitaires et plusieurs responsables politiques. Outre Jean-Luc Mélenchon, la cheffe des Écologistes, Marine Tondelier, a également été entendue le 02 décembre.
La composition de la commission, dont le bureau ne compte aucun élu de gauche, a suscité de vives critiques au sein de l’opposition. Le rapporteur a indiqué que des propositions de loi inspirées des conclusions de la commission seraient prochainement déposées.
