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France / Réforme de la PJ : La police judiciaire annule "un certain nombre de ses opérations"

- Des annulations et reports ont été annoncés dans 21 départements de la France.

Ümit Dönmez  | 11.10.2022 - Mıse À Jour : 11.10.2022
France / Réforme de la PJ : La police judiciaire annule "un certain nombre de ses opérations"

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AA / Paris / Ümit Dönmez


La Police judiciaire (PJ) a décidé d'annuler ou de reporter "un certain nombre de ses opérations" dans 21 départements de la France, en guise de protestation à la réforme de la PJ, voulue par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin et au limogeage, vendredi dernier, d'Éric Arella, directeur de la PJ de la zone sud-est du pays.

Dans une déclaration faite à la presse, mardi, des représentants de l'Association nationale de la Police judiciaire (ANPJ) ont exprimé leur "profond désarroi" face à la réforme mise en marche, ainsi qu'à "la soudaineté et la violence du débarquement d'Eric Arella".

Ils ont annoncé, qu'en "conséquence, un certain nombre d'opérations ont été annulées ou reportées", précisant, néanmoins, que les enquêtes se poursuivent, ainsi que le suivi des flagrants délits.

Ainsi, dans des villes comme Bordeaux, Limoges, Angers, Toulouse, Rennes, Caen, Nantes, Brest ou Perpignan, sur un ensemble de 21 départements, des opérations de surveillance, des interpellations, des perquisitions et des auditions, prévues cette semaine, ont été reportées, en accord avec les magistrats.

Par voie de communiqué publié dimanche, l'ANPJ, elle-même créée en juillet pour réagir à la réforme de la PJ, a fait état d'un risque de "nivellement vers le bas" de la PJ, et dénoncé le renforcement du poids du préfet dans les enquêtes, en défaveur des magistrats et du système judiciaire.

L'association de policiers a également regretté la réduction à l'échelle départementale de leur zone d'intervention.

Il est à rappeler que la réforme voulue par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin vise notamment à placer tous les services sécuritaires d'un même département sous l'autorité d'un seul Directeur départemental de la police nationale (DDPN), lui-même directement dépendant du préfet.

Le limogeage, vendredi dernier, d'Éric Arella, qui pilotait les enquêtes sur le narco-banditisme dans le sud-est de la France, notamment à Marseille, a exacerbé les tensions au sein de la Police judiciaire.

Dans un courrier adressé lundi à l'ensemble des fonctionnaires de la PJ, Gérald Darmanin a expliqué que la réforme ne serait pas finalisée avant le second semestre 2023, alors qu'elle devait, initialement, être mise en place "courant 2023".


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