France / Prostitution des mineurs : au moins 7 000 à 10 000 adolescents concernés (Rapport )
- Le secrétaire d'État français à la Protection de l'enfance, Adrien Taquet a promis un projet de loi à l'automne prochain afin de lutter contre le phénomène accentué par le proxénétisme sur les réseaux sociaux.

France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Un rapport soumis mardi au gouvernement français a dressé un constat alarmant sur la prostitution des mineurs en France, au moins 7 000 à 10 000 adolescents étant concernés par le phénomène, selon l'estimation des experts.
Un groupe de travail a remis mardi à Adrien Taquet, secrétaire d'Etat à la protection de l'enfance, un rapport dressant « pour la première fois un état des lieux de la prostitution des mineurs en France sous toutes ses dimensions », selon le communiqué de presse du secrétaire d’État chargé de l’enfance et des familles, publié le 13 juillet.
Selon le rapport de 193 pages, intitulé « Combattre la prostitution des mineurs, mieux prévenir et mieux accompagner les victimes », la prostitution des mineurs concernerait principalement les filles, avec une augmentation importante ces dernières années, notamment du nombre des victimes mineures du proxénétisme en hausse de plus de 340 % entre 2016 et 2020 (400 victimes en 2020 contre 116 en 2016 selon le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).
« Très majoritairement des jeunes filles, de 15 à 17 ans en moyenne, vulnérables, provenant de tous les milieux sociaux et qui ont des difficultés à prendre conscience de leur statut de victimes », celles-ci se trouveraient généralement en situation de rupture familiale alors qu'environ la moitié des victimes auraient subi des violences dans leur enfance, « principalement intrafamiliales et/ou sexuelles ».
Le rapport note également que les victimes sont issues de milieux défavorisés, notamment de villes touchées par la pauvreté.
Selon les conclusions de l'enquête, les réseaux sociaux et les sites d'annonces ont été fortement utilisés par les mineurs prostitués pour entrer en contact avec leur clientèle, les proxénètes utilisant également Internet et allant jusqu'à recruter des mineurs âgés de 14 ans.
Le rapport préconise au gouvernement et aux collectivités territoriales une meilleure formation des acteurs de la lutte contre la prostitution, ainsi qu'une meilleure coordination locale de ces acteurs, celle-ci pouvant également mener à une meilleure prise en charge des victimes mineures.
Une augmentation des moyens des forces de l'ordre pour lutter contre l'augmentation de la prostitution sur les réseaux sociaux fait également partie des préconisations du rapport.
Composé de « 32 membres issus de l’éducation nationale, la justice, l’intérieur, la santé, des associations de protection de l’enfance » et de collectivités territoriales, le groupe de travail présidée par Catherine Champrenault, Procureure générale près de la Cour d’Appel de Paris a enquêté sur le phénomène touchant les mineurs, afin de guider le « Plan national de lutte contre les violences faites aux enfants 2020-2022 », lancé par Adrien Taquet.
Dans un communiqué publié mardi, le secrétaire d'État a promis un projet de loi d'ici à l'automne, Adrien taquet déclarant que « les conclusions de ce groupe de travail guideront le plan national de lutte contre la prostitution des mineurs qui sera annoncé courant octobre, à l’issue d’un travail interministériel approfondi ».
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