AA / Paris / Ümit Dönmez

Le syndicat de police Un1té organise ce mercredi des actions de sensibilisation dans une cinquantaine de villes françaises pour dénoncer l'engorgement de la filière investigation.

Cité par Le Figaro, le syndicat évoque « une situation devenue intenable » : 3 millions de procédures judiciaires en attente, dont « 40 % ont plus de deux ans ». Dans un tract distribué aux passants, Un1té interpelle l'opinion avec ce slogan : « Victime abandonnée : et si c’était vous ? », suivi d’un avertissement : « Sans enquête, pas de justice. Sans justice, le chaos menace. »

Grégory Joron, secrétaire général du syndicat, justifie l'organisation de cette journée de mobilisation : « Nous l’avions reportée en raison du contexte politique. Mais on ne peut plus attendre. Il est urgent d’apporter des réponses aux victimes et aux policiers qui croulent sous les dossiers », lit-on dans les colonnes du quotidien français.

Linda Kebbab, secrétaire nationale d’Un1té, pointe un manque criant de moyens humains : « Il manque 2 000 enquêteurs » pour répondre à l'afflux des procédures. Elle reproche également au gouvernement de prioriser « la communication de court terme » au détriment du traitement des affaires en cours. L’objectif de ces actions de terrain est donc d’alerter l’opinion afin qu’elle « pèse sur les décideurs ».

Le Figaro rapporte qu'à Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne, des opérations de tractage illustrent la portée locale du malaise. Guillaume Roux, secrétaire départemental du syndicat, rappelle que « derrière les problèmes liés à l’investigation, il y a des victimes ». Pour lui, la démarche vise autant à exprimer une solidarité envers les victimes qu'à sensibiliser les citoyens à une situation qui pourrait un jour les concerner directement.

Ce mouvement survient alors que les forces de l’ordre multiplient les alertes sur la surcharge de travail et le manque de reconnaissance du travail d’enquête, souvent éclipsé par les missions de maintien de l’ordre plus visibles.