France : près de 2 000 personnes rassemblées pour protester contre les "bassines d'eau"
- De nombreuses associations de projection de l'environnement ainsi que le leader d'EELV, Yannick Jadot s'oppose à l'"accaparement de l'eau" par l'agro-industrie

AA / Paris / Ümit Dönmez
Entre 1 500 et 2 000 personnes se sont rassemblées, ce samedi, près du village de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres (ouest), pour exprimer leur opposition à l'installation de géants réservoirs d'eau, destinés à être utilisés par le secteur agro-alimentaire, selon l'information rapportée par France Bleue.
Le collectif « Bassines non merci », qui rassemble un grand nombre d'associations environnementales, d'organisations syndicales et de mouvements anticapitalistes, et qui est à l'origine de la manifestation, a, pour sa part, a annoncé la présence de 10 000 personnes.
Opposés à l'"accaparement de l'eau", destiné à l'agro-industrie, les protestataires, parmi lesquels figurent Yannick Jadot, chef de file d'Europe Écologie Les Verts (EELV) et Philippe Poutou du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), ont décidé de braver l'interdiction de la préfecture pour porter leur message.
Présente sur place, Melissa Gingreau, porte-parole du collectif « Bassines Non Merci », a déclaré que "Sainte-Soline, c'est 720.000 mètres cubes d'eau sur plus de 10 hectares, 18 kilomètres de tuyaux pour des agriculteurs, dont pas un n'a renoncé aux pesticides.
"On ne veut pas que ça se fasse ici, on ne veut pas que ça se fasse ailleurs", a-t-elle souligné.
Les manifestants se sont rassemblés, ce samedi, dans un champ prêté par un paysan local, avec l'installation d'un chapiteau portant le message "Maïs pour tous, justice nulle part".
- Pompage de l'eau des nappes phréatiques
La réserve hydrique de Sainte-Soline fait partie d'un projet mis en action par un groupement de 400 agriculteurs de la région, réunis dans la « Coop de l'eau ».
Le projet vise à baisser de 70 % les prélèvements d'eau en été, dans une région qui fait encore face à des restrictions d'irrigation après avoir été touchée par une importante sécheresse, au cours de l'été.
L'installation de seize bassins géants, capables de stocker jusqu'à 650.000 mètres cube d'eau (soit 260 piscines olympiques), est prévue dans le cadre de ce projet, pour permettre l'irrigation agricole en été.
Les manifestants dénoncent l'impact écologique du projet destiné à des exploitations céréalières locales, orientées vers l'exportation.
Mardi dernier, lors de la séance des questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale, Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) a interpellé la Première Ministre, Élisabeth Borne.
"Allez-vous prononcer l'arrêt des travaux, allez-vous organiser un referendum local pour que les habitants et les habitantes décident de la gestion de ce bien commun qu'est l'eau, ou allez-vous passer en force pour faire des Deux-Sèvres et du Marais Poitevin le laboratoire d'essai de la guerre de l'eau qui couve partout dans le pays ?", lui a-t-elle demandé.