France / Perquisition au siège du Rassemblement national : Jordan Bardella dénonce une “opération de harcèlement”
– Les campagnes présidentielle, législative et européenne du Rassemblement national dans le viseur de la justice.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le siège parisien du Rassemblement national (RN), situé dans le 16e arrondissement, fait l’objet d’une perquisition ce mercredi 9 juillet au matin, dans le cadre d’une information judiciaire sur le financement de plusieurs campagnes électorales du parti.
Par voie d’un communiqué transmis à Franceinfo, le parquet de Paris a confirmé que ces perquisitions ont été lancées à partir de 7h, menées par une quinzaine de policiers de la brigade financière anticorruption de la police judiciaire.
L’information judiciaire a été ouverte le 3 juillet 2024, à la suite de plusieurs signalements provenant de sources institutionnelles. Elle vise des faits potentiels de « prêts illégaux » ayant pu financer les campagnes présidentielle de 2022, législative de 2022 et européenne de 2024.
Selon une source proche du dossier, les prêts soupçonnés auraient été accordés par des particuliers au RN ou à ses candidats, au-delà des plafonds légaux, ce qui constitue une possible infraction à la législation sur le financement politique. Le parquet précise que l’enquête cherche à déterminer si ces prêts « ont bénéficié illégalement au parti ou à ses candidats ».
L'information judiciaire couvre la période du 1er janvier 2020 au 12 juillet 2024 et inclut des infractions potentielles telles que, escroquerie au préjudice d’une personne publique, acceptation illégale de dons, blanchiment aggravé, faux et usage de faux. Les investigations visent également à vérifier si certaines prestations de campagne ont été surfacturées ou fictives, avant d’être intégrées dans les demandes de remboursement forfaitaire par l’État.
En parallèle de la perquisition au siège du RN, d'autres lieux sont visés : les sièges sociaux de sociétés impliquées ainsi que les domiciles de leurs dirigeants, selon Franceinfo.
En milieu de matinée, Jordan Bardella a réagi publiquement en dénonçant un « acharnement ». Dans un message posté sur X, le président du RN affirme que « tous les mails, documents et éléments de comptabilité du premier parti d'opposition sont saisis, sans que nous sachions à ce stade quels sont précisément les griefs qui en sont le fondement ». Il décrit une « opération spectaculaire et inédite » et affirme que « jamais aucun parti d’opposition n’a subi un tel acharnement sous la Ve République ».
Ce nouvel épisode judiciaire intervient alors que le parti est déjà visé par une enquête du parquet européen portant sur de possibles détournements de fonds au Parlement de Strasbourg.
Les démêlés judiciaires du RN avec les institutions européennes ne sont pas nouveaux. En dehors de ces affaires, le Rassemblement national a été frappé, en mars 2025, par une condamnation retentissante liée à l’affaire des assistants parlementaires fictifs au Parlement européen. Marine Le Pen a été reconnue coupable de détournement de fonds publics, avec un rôle central dans ce système qui aurait détourné environ 4,4 millions d’euros.
Elle a écopé d’une peine de quatre ans d’emprisonnement – dont deux ans ferme avec bracelet électronique – assortie d’une amende de 100 000 euros, ainsi que d’une interdiction d’exercer ses droits civiques (inéligibilité) pendant cinq ans, immédiatement applicable, la rendant ainsi inéligible jusqu’en 2030 et exclue des prochaines élections de 2027.
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