AA / Paris / Ümit Dönmez

Au moins cinq personnes sont décédées ce jeudi en Corse, et 12 autres ont été blessées, à la suite des orages et rafales violentes qui ont touché l'île dans la matinée, selon le bilan mis à jour par la préfecture de l'Île de Beauté.

Par voie de communiqué, la préfecture de Corse a indiqué qu'une jeune fille de 13 ans est morte et qu'une autre personne a été grièvement blessée à la suite de la chute d'un arbre sur un bungalow, au camping de Sagone.

La préfecture a également rapporté le décès d'une femme de 72 ans à la plage du Liamone à Coggia, causé par la chute du toit d'une paillotte sur son véhicule.

Un homme de 46 ans est mort dans un camping à Calvi et une femme de nationalité italienne de 23 ans se trouve en urgence absolue, selon la même source.

À ce bilan dressé en fin de matinée, s'ajoutent les décès d'un pêcheur à Girolata (Corse-du-Sud) et d'une kayakiste à Erbalunga (Haute-Corse), selon la préfecture.

Elle a fait état de douze blessés, dont un en urgence absolue, précisant que de "nombreuses interventions ont lieu sur terre et en mer - Piana, Coggia, Cargese, Ricanto - par des moyens maritimes (bateau et plongeurs) et aériens" pour porter secours aux personnes en détresse.

La préfecture a également a fait état d'"importants dégâts" et d'une "circulation difficile dans le nord du département", alors que EDF a annoncé que 45 000 abonnés ont été privés d'électricité, ce jeudi matin, sur l'ensemble de l'île.

"Les services de secours sont mobilisés sur l'ensemble du département aux côtés des services de l'État et des collectivités", a indiqué la préfecture.

- Darmanin en visite en Corse

Le ministre de l'Intérieur a annoncé, ce jeudi, qu'il se rendrait sur l'île dans l'après-midi.

Dans une publication sur Twitter, Gérald Darmanin a exprimé son "soutien aux Corses qui ont fait face à de violents orages, avec des rafales de vent à plus de 200 km/h".

Le Président français, Emmanuel Macron, a appelé Gilles Simeoni, le président du conseil exécutif de Corse, pour lui témoigner "tout son soutien après l’épisode météorologique violent survenu", selon un communiqué de l'Élysée.

Le chef d'État français a indiqué au président du conseil exécutif de Corse que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin se rendrait sur l’île "à sa demande", selon une information rapportée par BMFTV.

La Première ministre, Élisabeth Borne, a exprimé, sur son compte Twitter, ses "pensées aux victimes, à leurs proches et à l’ensemble de la population durement touchés par les intempéries en Corse".

"Tout est mis en œuvre pour aider les sinistrés. J’adresse tout mon soutien et ma reconnaissance aux équipes mobilisées sur place", a-t-elle déclaré.

- Des rafales aux allures de tornades

Météo France a replacé la Corse en vigilance orange pour orages et pluie-inondation, ce jeudi après-midi à 16 h 00 (UTC+2), après avoir réduit le niveau d'alerte quelques heures plus tôt. L'agence météorologique française a été critiqué pour n'avoir placé la Corse en vigilance orange pour orages que peu de temps avant l'arrivée des orages et des intempéries de ce jeudi matin.

Les orages en Corse ont pris une allure de "tornade" dans la matinée et Météo France a relevé des rafales de plus de 200 kilomètres par heure sur la côte ouest de l'île, notamment une "rafale exceptionnelle de 224 km/h" qui a été mesurée "à la station de Marignana sur une partie exposée de la côte ouest".

Par ailleurs, des pointes de vent de 131 km/h ont été enregistrées à l'aéroport d'Ajaccio, causant des dégâts et clouant les avions au sol.

Ce jeudi midi, Météo France a annoncé la fin de la vigilance orange orages en Corse, après avoir observé que les orages avaient évacué l'île en direction de l'Italie.

"Quelques rafales à 80 km/h sont observées sur le Cap Corse, prévus aussi à la baisse. La situation ne nécessite plus le maintien en vigilance orange", a déclaré l'agence météorologique française, dans son communiqué.

Interrogé ce matin par la chaîne d'information en continu, LCI, Gilles Simeoni, le président du Conseil exécutif de Corse, a témoigné de l'état de "choc" des Corses face la soudaineté de l'orage qui a touché l'île dans la matinée.

"On n'a pas vu venir le coup de cette tempête inouïe", a-t-il déclaré, avant de décrire "un épisode d'une brutalité tout à fait inattendue".