France: Olivier Faure dénonce la suspension de 37 ONG à Gaza
- Le premier secrétaire du Parti socialiste a dénoncé la suspension par Israël de 37 ONG d’aide à Gaza, appelant la France et l’UE à réagir face à une violation du droit international
Istanbul
AA / Istanbul / Seyma Erkul Dayanc
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a dénoncé, mercredi, sur le réseau social X, basée aux États-Unis, la décision d’Israël de suspendre 37 organisations non gouvernementales (ONG) apportant une aide vitale à Gaza.
« Inadmissible. Le droit international ne peut pas être violé aussi ostensiblement sans réaction de la part de la France et de l’Union européenne », a-t-il déclaré en réponse au message d’Amnesty France. L’organisation dénonçait le blocage par Israël d’ONG telles que Médecins sans frontières, Médecins du Monde, CARE et Oxfam, le qualifiant de « stratégie de punition collective » et d’« une violation du droit international ».
Selon Amnesty France, « chaque heure d’inaction coûte des vies » et les mesures de la Knesset visant à entraver l’action de l’UNRWA s’ajoutent à cette décision, menaçant l’assistance humanitaire à la population palestinienne.
La commissaire européenne Hadja Lahbib avait déjà mis en garde contre ces restrictions : « Le projet d’Israël de bloquer les ONG internationales à Gaza signifie bloquer l’aide vitale. L’Union européenne a été claire : la loi sur l’enregistrement des ONG ne peut être appliquée en l’état. Tous les obstacles à l’accès humanitaire doivent être levés. Le droit international humanitaire est sans équivoque : l’aide doit parvenir aux personnes qui en ont besoin », a-t-elle déclaré sur X.
Malgré l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu le 10 octobre, les points de passage vers Gaza restent largement fermés, limitant l’entrée de matériel de reconstruction et aggravant la crise humanitaire qui touche plus de deux millions de personnes. Selon les autorités palestiniennes, au moins 414 personnes ont été tuées depuis le cessez-le-feu.
Israël a annoncé mardi 30 décembre que 37 ONG internationales ne pourraient plus être enregistrées à partir du 1er janvier 2026 si elles ne transmettaient pas la liste de leurs employés palestiniens avant le 31 décembre, accusant Médecins sans frontières de « liens avec des organisations terroristes ».
Ces accusations ont été démenties par MSF. Claire San Filippo, responsable des opérations d’urgence pour Gaza chez Médecins sans frontières, a déclaré à France Info, le média d’information en continu : « Faire publiquement de telles allégations sans preuves met en danger le personnel humanitaire et compromet les opérations médicales. […] Cela nous empêcherait de fait d’opérer à Gaza, où aujourd’hui un lit d’hôpital sur cinq et un hôpital sur trois dépendent de notre appui. Des centaines de milliers de personnes seraient privées de soins médicaux. »
Les ONG dénoncent une instrumentalisation de l’assistance humanitaire à des fins politiques et un durcissement drastique des conditions de travail. Mi-décembre, elles avaient déjà exprimé leurs inquiétudes face aux nouvelles procédures d’enregistrement. Selon le ministère israélien de la Diaspora et de la lutte contre l’antisémitisme, sur la centaine de demandes soumises ces derniers mois, seules 14 avaient été rejetées fin novembre.
Cette décision survient alors que l’accord de cessez-le-feu prévoyait l’entrée quotidienne de 600 camions d’aide humanitaire à Gaza. Selon des ONG et l’ONU, seuls 100 à 300 camions par jour ont pu acheminer du matériel, malgré les chiffres avancés par le COGAT, organisme israélien chargé des affaires civiles palestiniennes, qui affirme qu’en moyenne 4 200 camions entrent chaque semaine, soit environ 600 par jour.
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