
Provence-Alpes-Cote d Azur
AA / Nice / Feïza Ben Mohamed
L’ancien président français, Nicolas Sarkozy, a officiellement perdu sa Légion d’honneur, la plus haute distinction française, à la suite de sa condamnation définitive dans l’affaire dite des « écoutes ».
Cette mesure, entrée en vigueur ce dimanche via un arrêté publié au Journal Officiel, concerne également l’Ordre national du mérite, dont il était grand-croix.
Nicolas Sarkozy devient ainsi le deuxième ancien chef de l’Etat à être déchu de cette distinction après le maréchal Pétain, en 1945.
Cette sanction intervient en toute logique après qu’en décembre 2024, la Cour de cassation a rejeté le dernier pourvoi de Nicolas Sarkozy, confirmant de fait sa peine de trois ans de prison dont un an ferme avec bracelet électronique, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes.
Le grand chancelier François Lecointre, gardien des ordres nationaux, avait rappelé en mars dernier que l’exclusion en cas de peine d’au moins un an de prison ferme est automatique en la matière.
Malgré une opposition publique d’Emmanuel Macron, grand maître de l’Ordre, qui estimait que « les anciens présidents doivent être respectés », la loi ne lui laissait aucune marge de manœuvre.
Pour sa part, Nicolas Sarkozy, par la voix de son avocat Patrice Spinosi, « prend acte » de cette décision et rappelle qu’un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme est toujours en cours, ce qui pourrait conduire à la révision de sa condamnation et éventuellement à la restitution de ses décorations.
Pour rappel, Nicolas Sarkozy a été condamné le 17 mai 2024 à une peine de 3 ans de prison, pour des faits qui ont démarré en 2013 avec sa mise sur écoute concernant le dossier du financement libyen présumé, de sa campagne électorale.
Les enquêteurs se sont aperçus que l’ancien président de la République utilisait deux autres lignes téléphoniques au nom de Paul Bismuth, et avec lesquelles il communiquait uniquement avec son avocat, Maître Thierry Herzog.
Il ressortira des écoutes diligentées sur ces deux nouvelles lignes, que Nicolas Sarkozy a tenté d’obtenir, auprès du juge Azibert qui espérait, en échange, un poste à Monaco, des informations sur une autre affaire dans laquelle il était mis en cause (l’affaire Bettencourt).
La Cour de cassation a confirmé sa peine le 18 décembre dernier, la rendant ainsi définitive.
Après avoir épuisé toutes les voies de recours en France, Nicolas Sarkozy avait alors saisi la CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme) et espère désormais faire condamner la France pour cette décision.
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