France : neuf députés RN identifiés dans un groupe Facebook aux contenus racistes, islamophobes et antisémites
– Un groupe privé en ligne à la gloire de Jordan Bardella, dont des membres appelaient à « brûler des mosquées » ou à s’en prendre physiquement aux migrants.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le site d'information « Les Jours » a révélé l’existence d’un groupe Facebook privé intitulé « La France avec Jordan Bardella », fréquenté par des milliers de membres du Rassemblement national (RN), dont neuf députés actuellement en fonction.
Selon un article publié lundi 2 juin, Les Jours indiquent avoir infiltré ce groupe qui rassemblait jusqu’à 11 500 personnes, majoritairement des soutiens ou militants d’extrême droite. Plusieurs publications y appelaient à la haine raciale, émettaient des propos islamophobes virulents et appelaient à l’exclusion des personnes LGBT+, sans que les parlementaires identifiés ne tentent de modérer ni de dénoncer ces contenus.
Les publications les plus virulentes affichent des slogans tels que « Les arabes dehors », « La France est dirigée par les juifs sionistes » ou encore des accusations homophobes contre le président Emmanuel Macron .
D'autres membres appelaient à « brûler des mosquées » ou à s’en prendre physiquement aux migrants. Le groupe était administré par des proches du RN, dont d’anciens candidats et assistants parlementaires.
Après les sollicitations des journalistes, plusieurs députés ont discrètement quitté le groupe, désormais renommé « Pour la France », une tentative de brouiller les pistes. Les administrateurs eux-mêmes ont fini par déserter le groupe, selon Les Jours.
Ce n’est pas la première fois que des figures du RN sont liées à des espaces en ligne à caractère haineux. En janvier dernier, le même média avait identifié sept cadres du RN parmi les membres du groupe « Les Barjols », un cercle d’ultradroite aujourd’hui poursuivi en justice pour incitation à la violence contre Emmanuel Macron et les migrants.
Le RN n’a pour l’heure émis aucun commentaire officiel à la suite de ces révélations. L’Assemblée nationale, quant à elle, n’a pas non plus ouvert d’enquête sur la participation de ses élus à ces groupes privés aux dérives idéologiques extrêmes.