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France / Mort de Wanyss à Aubervilliers : Le passager du deux-roues affirme que la police les a volontairement percutés

Feiza Ben Mohamed  | 20.03.2024 - Mıse À Jour : 20.03.2024
France / Mort de Wanyss à Aubervilliers : Le passager du deux-roues affirme que la police les a volontairement percutés

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AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

Ibrahim, passager du deux-roues conduit par le jeune Wanys, tué a Aubervillers le 13 mars courant, affirme que la police les a volontairement percutés lors de la collision mortelle.

Dans une interview exclusive donnée à France 3, le jeune homme, grièvement blessé et toujours hospitalisé à Bobigny, a accepté, malgré son état, de livrer sa version des faits.

« Cela s'est passé à 19 heures pile, au moment où la police a essayé de nous arrêter. On était poursuivi par une équipe de police de La Courneuve, et il y a une deuxième équipe qui a essayé de nous renverser, mais ils n'ont pas réussi. Ensuite on est arrivé à Aubervilliers. Ceux qui nous ont renversés n'avaient pas de Gyro [gyrophare Ndlr] c'était une voiture banalisée. La voiture était à contresens et à pleine vitesse. J'ai été éjecté un peu plus loin après l'impact », se souvient la victime.

Selon Ibrahim, qui assure avoir « tout entendu », « ils ont fait exprès, c'était volontaire ».

Et de poursuivre : « Ils ont dit comme quoi ils avaient réussi leur coup et qu'il n'y avait pas de caméra autour. Ils étaient fous de joie (…). Ils disaient 'yes on a réussi à les renverser', ils ont vu que j'étais conscient et que j'avais entendu, alors ils m'ont tapé ou essayé de m'étouffer (...) pour que je me rendorme ».

Maître Yassine Bouzrou, avocat de la famille de Wanyss et d’Ibrahim a déposé plainte pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et violences volontaires aggravées ».

Qualifiant l’hypothèse d’une collision accidentelle, le conseil parisien juge la version des autorités « fantaisiste » et demande le dépaysement de l’affaire, redoutant un manque de neutralité.

Pour rappel, après le drame, deux enquêtes ont été ouvertes, l’une pour refus d’obtempérer aggravé confiée au service du traitement judiciaire des accidents et l’autre pour homicide involontaire et blessures involontaires, confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

En parallèle, un dispositif de sécurité renforcé a été déployé à La Courneuve après que le commissariat de la ville a fait l’objet de violences urbaines dimanche soir, rappelant les événements survenus après la mort du jeune Nahel, tué lui aussi en marge d’un refus d’obtempérer.

La diffusion d’une vidéo amateur montrant le fonctionnaire de police tirer à bout portant sur la victime, avait mis le feu aux poudres et provoqué des émeutes dans les quartiers populaires de tout le pays.

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