AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

Le procureur de la République de Nanterre, Pascal Prache, a requis, jeudi, le placement en détention provisoire du policier auteur du tir meurtrier contre le jeune Nahel, au terme de sa garde à vue.

Une information judiciaire a été ouverte sous la qualification d’homicide volontaire et reste confiée au parquet de Nanterre qui considère que « les conditions légales d’usage de l’arme ne sont pas réunies ».

« Le rapport d'autopsie fait état d'un tir unique qui a traversé le bras gauche, puis le thorax, de gauche à droite », a fait savoir le procureur, lors d'une conférence de presse. Il précise par ailleurs que la fouille du véhicule conduit par Nahel « n’a pas permis de retrouver des objets dangereux ou des stupéfiants ».

Dans la matinée et au terme d’une garde à vue qui a duré 48 heures dans les locaux de l’IGPN (inspection générale de la police nationale), le policier a été déféré devant deux magistrats instructeurs.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a quant à lui annoncé sa suspension administrative, au vu de la qualification des faits retenue par le parquet.

En garde à vue, le fonctionnaire a pourtant invoqué la légitime défense mais sa version est largement mise à mal par la vidéo de la mise à mort du jeune adolescent.

Emmanuel Macron a réuni une cellule interministérielle de crise, dès 8h ce jeudi matin afin de faire le point sur la nuit particulièrement violente qui a secoué le pays.

Tous les déplacements des ministres ont été annulés et la plupart d’entre eux ont été envoyés à des points stratégiques, comme par exemple le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti qui s’est rendu à la prison de Fresnes, attaquée dans la nuit.

La mort du jeune Nahel a provoqué, depuis mardi, un véritable séisme politique et une immense révolte des quartiers populaires, où des centaines de jeunes se livrent à des incendies et des dégradations pour manifester leur colère.