France / Mort de Nahel : Le parquet de Nanterre requiert un procès pour meurtre contre le policier auteur du tir
- La mort du jeune Nahel, abattu par un policier en marge d’un refus d’obtempérer en juin 2023, avait provoqué de violentes révoltes urbaines dans toute la France

France
AA / Tunis / Fatma Ben Amor
Le parquet de Nanterre (Île-de-France) a requis, ce mardi, un procès pour meurtre contre le policier auteur du tir mortel contre le jeune Nahel, tué le 27 juin 2023 et dont la mort avait déclenché une vague d'émeutes pendant plusieurs jours dans toute la France.
Le parquet "a requis le 3 mars 2025 le renvoi du policier mis en examen (...) du chef de meurtre, et le non-lieu du chef de complicité de meurtre pour le second policier présent lors des faits", a annoncé le ministère public dans un communiqué relayé par les médias français.
C'est "une décision conforme à la réalité des faits", a aussitôt réagi Me Franck Berton, avocat de la mère de Nahel, au micro de BFMTV. Et d'ajouter : "L'intention d'homicide était patente et évidente. C'est sûrement la première fois qu’un policier va aller aux assises sous accusation de meurtre".
Le policier auteur du tir avait été incarcéré pendant 5 mois avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire en novembre 2023. Une première version policière, selon laquelle le jeune homme aurait foncé sur le motard, avait été infirmée par une vidéo amateur diffusée sur les réseaux sociaux.
Selon les résultats d'une reconstitution menée début mai 2024, dévoilés en juillet de la même année par BFMTV, un rapport démontre que, si l'adolescent a redémarré volontairement la voiture alors que les policiers le tenaient en joue, celui qui a fait feu n'était pas en situation de "danger imminent".
"La mise en mouvement du véhicule ne présentait pas de danger imminent pour les fonctionnaires de police", explique un expert en accidentologie, dans le rapport.
"Le volant n'a pas été tourné vers eux", "il n'y avait pas de risque d'écrasement, l'accélération a été de faible intensité”, précise-t-il encore.
La mort de Nahel, 17 ans, abattu par un policier en marge d’un refus d’obtempérer, avait provoqué de violentes révoltes urbaines dans tout le pays où la jeunesse des quartiers populaires s’est mobilisée pour faire entendre sa colère.