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France : Marine Le Pen réclame « une grande commission d’audit des comptes de la nation »

- « Tout le monde feint de découvrir une situation catastrophique », a-t-elle grincé

Feiza Ben Mohamed  | 18.09.2024 - Mıse À Jour : 21.09.2024
France : Marine Le Pen réclame « une grande commission d’audit des comptes de la nation »

Provence-Alpes-Cote d Azur

AA / Nice / Feïza Ben Mohamed

La présidente du groupe RN (Rassemblement national) à l’Assemblée nationale en France, Marine Le Pen, a réclamé une « grande commission d’audit des comptes de la nation ».

Dans une texte publié mercredi sur le réseau social X, la députée d’extrême-droite estime que « tout le monde feint de découvrir une situation catastrophique ».

« Lorsque nous réclamions lors des élections législatives un audit sur les finances de l’État, conscients que la situation budgétaire de la France était préoccupante, on nous expliquait que tout était sous contrôle », a-t-elle par ailleurs souligné.

Cette demande de mise en œuvre d’une commission d’audit des comptes de la nation intervient alors que le nouveau Premier ministre Michel Barnier s’inquiétait, dans la matinée, d’une situation budgétaire « très grave » de la France et indiquait avoir demandé « les éléments pour en apprécier l’exacte réalité ».

En parallèle de ces déclarations du chef du gouvernement, la commission des finances de l’Assemblée nationale se réunissait dans la matinée pour auditionner Pierre Moscovici, président de la Cour des Comptes.

« Ce que nous devons rechercher collectivement, c'est la réalisation d'économies en dépenses, pour que chaque euro d'argent public dépensé soit une dépense de qualité » a-t-il plaidé.

Pierre Moscovici estime, à cet effet, qu’il y a « urgence à agir » face à la situation budgétaire qui fait de la France un pays « trop endetté » qui ne dispose d’aucune « marge de manœuvre ».

Le président de la Cour des comptes souhaite, ainsi, la mise en œuvre d’un « projet de loi de finances sérieux, crédible, qui dise la vérité aux Français ».

Le constat est, par ailleurs, partagé par le rapporteur du budget, le député Charles de Courson, pour qui « la situation des finances publiques n'est pas préoccupante » mais « très grave ».

Et de poursuivre : « Il faut arrêter les réductions d'impôts. Il y en a eu pour 60 milliards d'euros depuis 7 ans, c'est-à-dire grosso modo 2 ou 2,5 points de PIB ».

La presse nationale révélait dès mardi soir que Matignon envisageait une augmentation d’impôts pour les plus aisés et les entreprises les plus rentables pour tenter de résorber le déficit public.

Pour rappel, l’Union européenne (UE) avait ouvert, fin juillet, une procédure pour déficit excessif contre la France et six autres pays membres.

Dans le détail, la France, l’Italie, la Belgique, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie, la Roumanie et Malte sont concernés pour avoir dépassé la limite de déficit public fixée à 3% du PIB, et/ou la limite de la dette à 60%.

Les dettes respectives des États dans le viseur de Bruxelles s’établissent bien au-dessus des seuils fixés avec l’Italie à 7,4%, la Hongrie à 6,7%, la Roumanie à 6,6%, la France à 5,5%, la Pologne à 5,1%, la Slovaquie à 4,9%, Malte à 4,9% et la Belgique à 4,4%.

Bercy avait, de son côté, annoncé dès le mois de mars, une baisse de la prévision de croissance de 1,4 à 1%, et un plan d’économies d'au moins « 10 milliards d’euros » auquel « tous les ministères contribueront » mais doit s’astreindre à de nouvelles réductions de dépenses alors que la Cour des comptes estime qu’il faut prévoir « de l’ordre de 50 milliards d’économies entre 2025 et 2027 » pour espérer atteindre l'objectif de réduction du déficit public à 3% fixé pour la fin du mandat d’Emmanuel Macron à l’Elysée.


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