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France / Manifestation pro-Palestine : des journalistes « illégalement » condamnés à des amendes par la police

- Alors qu'ils couvraient une manifestation de soutien à la Palestine à Paris.

Ekip  | 19.10.2023 - Mıse À Jour : 19.10.2023
France / Manifestation pro-Palestine : des journalistes « illégalement » condamnés à des amendes par la police

Ile-de-France

AA / Paris

Un groupe de journalistes a été « illégalement condamné » à des amendes par la Police française alors que ceux-ci couvraient une manifestation pro-palestinienne à Paris, ce mercredi après-midi, selon des témoignages à Anadolu.

Ces amendes ont été infligées à des journalistes présents sur la place de la République, où des dizaines de manifestants se sont rassemblés en solidarité avec la Palestine, un jour après qu'une frappe aérienne israélienne a tué plus de 470 personnes à Gaza.

Une journaliste qui a été condamnée à une amende de 135 euros a déclaré à Anadolu avoir reçu cette amende alors qu'elle a présenté sa carte de presse, délivrée par le ministère français de la Culture, qui, dans des conditions normales, permettrait à tout détenteur de travailler librement pour couvrir tout incident public.

« J'ai montré ma carte de presse, mais le policier m'a dit qu'il s'en 'fiche' et qu'il n'en avait pas besoin, m'accusant de participer à une manifestation interdite », a déclaré la journaliste, qui a préféré rester anonyme par crainte d'être « persécutée davantage par la police », a-t-elle déclaré à Anadolu.

« Même si j'ai expliqué que la raison pour laquelle j'étais présente sur place était de couvrir l'événement et de non pas d'y participer, le policier a commencé à remplir les informations inscrites sur ma carte d'identité et m'a dit que je devais payer une amende de 135 euros, me donnant également comme injonction de ne pas venir à de futurs rassemblements, et que le cas échéant, je paierais à nouveau le même montant. C’est une amende illégale », a-t-elle ajouté.

L'infliction de ces amendes intervient alors qu'à la demande du ministère de l'Intérieur, les manifestations en soutien à la Palestine sont interdites en France depuis le 12 octobre.

Pourtant, ce mercredi, le Conseil d’État français a rejeté l’interdiction générale des manifestations en faveur du peuple palestinien, édictée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé la juridiction administrative dans un communiqué de presse.

La décision « rappelle qu’il appartient aux seuls préfets d’apprécier au cas par cas et sous le contrôle du juge administratif s’il y a lieu d’interdire une manifestation présentant un lien direct avec le conflit israélo-palestinien, quelle que soit la partie qu’elle vise à soutenir ».

« Les personnes présentes à la cérémonie ne portaient aucun drapeau palestinien ni vêtements spécifiques, et n'ont pas non plus scandé de slogans de solidarité avec la Palestine », a tenu à souligner la journaliste qui a ajouté qu'avec ses collègues, elle s'est « retrouvée encerclée par des policiers qui ne voulaient pas les laisser passer ».

« J’ai rappelé à l’officier que le Conseil d’État avait annulé la décision du gouvernement d’interdire les manifestations pro-palestiniennes », mais son collègue a répondu 'Nous avons reçu des ordres !' », a ajouté la journaliste, déclarant se sentir « menacée et triste au nom de la liberté de la presse et de la liberté d'expression face à l'interdiction absurde et à l'amende imposée par la police ».


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