AA/Paris/Zeynep Ciftci

En déplacement en Autriche, à Salzbourg, dans le cadre d'une mini tournée en Europe de l'Est, le président français a taxé de "trahison" la directive européenne portant sur les travailleurs détachés, sujet au cœur des entretiens avec les gouvernements de l'Est.

Dure critique pour cette directive européenne mis en place en 1996, dont Macron a, notamment, dit qu'elle favorise le "dumping social" et qualifié de "trahison de l’esprit européen dans ses fondamentaux", au cours d’une conférence de presse commune aux côtés du chancelier autrichien, Christian Kern à Salzbourg.

"La directive travailleur détaché telle qu’elle fonctionne est une trahison de l’esprit européen dans ses fondamentaux. Le marché unique européen et la libre circulation des travailleurs n’a pas pour but de favoriser les pays qui font la promotion du moindre droit social", a-t-il précisé.

"Le projet de réforme des directives que nous visons est un projet qui vise à réduire le temps d’emploi du travailleur détaché, à renforcer les contrôles et la possibilité des contrôles, à avoir un principe simple qui est : “à travail égal, rémunération égale”, ce qui évite toute distorsion et de permettre d’avoir une refonte en profondeur du système actuel", a expliqué Macron devant la presse.

Le chancelier d'Autriche, Christian Kern, a pour sa part déclaré partager les inquiétudes de l'Elysée visant les travailleurs détachés, notant, "Nous avons peur du dumping social".

Lors de sa campagne présidentielle, Macron défendait la directive européenne en vertu des " 300 000 Français travailleurs détachés" mais clamait le durcissement de la directive pour éviter des conséquences frauduleuses en accentuant le contrôle notamment.

Après l'Autriche, Emmanuel Macron se rendra en Roumanie jeudi puis en Bulgarie vendredi, selon le site de la présidence, afin d'évoquer avec les gouvernements respectifs la question des travailleurs détachés.