Tunisia
AA / Tunis / Salim Boussaïd
Le président français Emmanuel Macron et les représentants des syndicats agricoles se sont donnés rendez-vous à l'automne prochain pour faire le suivi de la mise en œuvre de quelque 70 mesures, annoncées par le Gouvernement pour désamorcer la crise agricole, déclenchée en janvier dernier.
L'information a été révélée par la presse française, jeudi, suite à une réunion de deux heures et demi à l'Elysée entre le chef de l'Etat et les représentants des syndicats agricoles français.
Ladite réunion clôture ainsi tout un cycle de négociations entre la profession et l'Exécutif, qui avait débuté dès janvier dernier, lorsqu'un mouvement de protestation a éclaté à Toulouse (sud-ouest) pour, rapidement, gagner tout le pays, les agriculteurs dénonçant plusieurs anomalies, dont, entre autres, la hausse des prix des intrants, la concurrence déloyale importée et la faiblesse de leur revenus.
Place désormais au « travail sur l'avenir du secteur agricole » qui doit « assurer notre souveraineté alimentaire dans un contexte de dérèglement climatique » a indiqué une source à l'Elysée, citée par le journal "Les Echos" qui annonce "un projet d'avenir" à bâtir d'ici l'automne prochain.
Côté agriculteurs, une certaine satisfaction prudente a été exprimée par Arnaud Rousseau, président de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA).
"Nous sommes dans une course de fond. Nous avons obtenu beaucoup de réponses du gouvernement. Les agriculteurs attendent du concret et veulent savoir comment et quand ? Mon rôle aujourd'hui est de faire en sorte que les 70 mesures promises soient mises en œuvre pour que les choses changent vraiment dans les cours de fermes", a souligné Arnaud Rousseau, suite à la réunion avec le Président.
Pour rappel, le 16 janvier dernier les agriculteurs ont lancé un mouvement de protestation qui consistait notamment à des actions de blocage des principaux axes autoroutiers et des opérations escargot dans les grandes villes, provoquant des paralysies par endroit, ce qui a amené le Gouvernement à prendre des mesures d'apaisement et des actions de communication pour désamorcer la crise.
Pas moins de 70 mesures ont été alors annoncées avec des engagements d'environ 500 à 600 millions d'euros, mais dont le rythme de mise en œuvre a été jugé lent.
Macron devrait maintenant mettre la pression sur le gouvernement Attal afin que toutes les mesures soient concrétisées, au risque d'une reprise de la lutte à l'automne prochain.